Mgr Hippolyte Simon, l’archevêque de Clermont-Ferrand et vice-président de la conférence des Evêques de France était vendredi 25 décembre l’invité de RTL. Il répondait aux questions de Marc Tronchot. Extraits :
- “Monseigneur, les français sont actuellement sollicités pour participer à un débat sur leur identité nationale. La religion en générale, l’Église catholique en particulier doivent-elle
s’inscrire dans ce débat. La foi majoritairement partagée fait-elle partie de l’identité de notre pays ? -
- Ah, ça c’est une grande question, on n’a pas le temps d’en débattre ici. Pour ma part, j’ai été invité, j’ai envoyé un universitaire qui est directeur de l’Institut théologique d’Auvergne,
pour représenter les idées de la doctrine sociale de l’Église. Mais je crois que ce ne sont pas les Églises en tant que telles, parce que la foi est singulière, la foi est personnelle. Et on ne
peut pas l’imposer à qui que ce soit, ce serait contradictoire. Donc, ce qui est commun à tout le monde, c’est la liberté religieuse pour que chacun, ensuite, puisse s’engager librement dans la
foi. Donc, je ne sais pas si la tradition chrétienne, elle, a façonnée l’identité française, et il faut la connaître à ce titre là mais surtout, ce qui est important, c’est que le respect
mutuel et la liberté religieuse soient garantis. Ca, ça fait partie de l’identité française. -
Donc il n’y aurait pas une identité religieuse mais des identités religieuses en France ou en Europe ? -
Au sens strict du terme, oui, il y a plusieurs traditions religieuses, mais ce qui est commun, c’est le fait que toutes ces traditions religieuses appellent à se
soucier des autres, à respecter les autres, et donc à former une communauté même avec des gens, peut-être, surtout avec des gens qui ne pensent pas exactement comme nous. Mais encore une
fois, on peut se respecter et s’estimer par-delà des convictions qui ne sont pas tout à fait les mêmes ou qui sont vraiment différentes.”
Rien à voir avec ce que disait Jean-Paul II, en 1980 au Bourget :
- “Aujourd’hui dans la capitale de l’histoire de votre nation, je voudrais répéter ces paroles qui constituent votre titre de fierté : Fille aînée de l’Eglise. (…) Il n’existe qu’un
seul problème, celui de notre fidélité à l’Alliance avec la Sagesse éternelle, qui est source d’une vraie culture, c’est-à-dire de la croissance de l’homme, et celui de la fidélité aux
promesses de notre baptême au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Alors permettez-moi de vous interroger : France, fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ?
Permettez-moi de vous demander : France, fille aînée de l’Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’Alliance avec la Sagesse éternelle ? Pardonnez-moi
cette question. Je l’ai posée comme le fait le ministre au moment du Baptême. Je l’ai posée par sollicitude pour l’Eglise dont je suis le premier prêtre et le premier serviteur, et par amour
pour l’homme dont la grandeur définitive est en Dieu, Père, Fils et Esprit.”