Christian Marquant, coordinateur du Mouvement pour la Paix Liturgique, s’exprime dans la lettre 209 de Paix Liturgique :
- “L’idéologie est encore bien vivante dans une bonne partie de l’épiscopat français. On continue globalement à y aborder la question de l’unité et celle de l’attachement des fidèles à
la forme extraordinaire du rite romain avec aveuglement et langue de bois. Il est plus que temps que nos évêques prennent conscience que de très nombreux fidèles souhaitent vivre leur
foi catholique au rythme de la forme extraordinaire du rite romain. Aussi difficile et crucifiante puisse être cette prise de conscience pour certains d’entre eux, ce préalable est
indispensable. Pour grand nombre d’évêques, «il n’y a pas de problème liturgique en France», «il n’y a pas de demande d’application du Motu Proprio», «la liturgie
traditionnelle n’intéresse qu’un tout petit nombre de fidèles» ou bien encore «le Motu Proprio sert seulement à régler le problème avec les lefebvristes»… Cette vision des choses
est au mieux inexacte. […] Certes, tous les évêques ne s’opposent pas au Motu Proprio, loin de là, mais les plus favorables ont tendance à renforcer l’application du Motu Proprio de 1988
(concession de quelques lieux où est célébrée la messe traditionnelle) plutôt que d’appliquer purement et simplement le Motu Proprio de 2007 (célébration de l’une et l’autre forme du rite dans
les paroisses, spécialement dans les grandes paroisses de ville).
- Pensez-vous que la responsabilité de nos évêques soit engagée ?
- La responsabilité de la plupart de nos évêques et d’une grande partie de leur clergé dans le drame que nous vivons est totale. Dans une société hiérarchique comme est l’Eglise, les
torts ne sont pas partageables de manière strictement identique. Les détenteurs de l’autorité – c’est-à-dire ceux qui pourraient prendre des mesures concrètes pour arrêter l’apartheid
liturgique et bâtir l’unité – doivent assumer la responsabilité de leurs prérogatives. L’histoire qui les jugera sera probablement très sévère pour ces pasteurs. Le jour de leur mise en
cause, il sera particulièrement difficile de leur trouver des circonstances atténuantes et de justifier leur manque d’amour, leur terrifiante lâcheté et plus encore, leurs compromissions et
leur duplicité. Il est probable qu’un jour leurs successeurs prononcent un discours de repentance un peu comme celui-ci… «devant l’ampleur du drame et le caractère inouï de l’apartheid
liturgique qui fut le modèle pastoral de nos prédécesseurs, trop de pasteurs de l’Église ont, par leur silence, par leurs paroles et par leurs actes, offensé l’Église elle-même et sa mission.
Aujourd’hui, nous confessons que ce comportement fut une faute. Nous confessons cette faute. Nous implorons le pardon de Dieu et lui demandons d’entendre cette parole de repentance».
[…] tout évêque conscient de ses devoirs de pasteur devrait, de lui-même, instaurer, pour donner l’exemple, une messe dominicale de forme extraordinaire dans sa cathédrale : un tiers
de ses diocésains le désirent !”