Suite à mon article d’hier, un lecteur m’a contacté pour avoir des précisions sur la portée de cette “réforme” envisagée du rite romain traditionnel.
Quelques contacts à Rome, hier et ce matin, m’ont aidé à y voir un peu plus clair. Comme vous le savez, amis lecteurs, à la suite du motu proprio Summorum pontificum, de nombreuses pressions se sont exercées pour qu’à la “réforme de la réforme” corresponde une autre réforme, celle du rite traditionnel. Il semble que les autorités compétentes aient hésité quelque temps.
Désormais, il est clair que la doctrine à Rome est celle qui était naguère présentée par Mgr Schneider, évêque auxiliaire de Karaganda, et fort écouté sur ces questions liturgiuques. Ce dernier déclarait dans le n°250 de Paix liturgique:
“Je dirais que l’esprit qui anime les derniers éléments que j’ai cités à propos du Novus ordo pourrait être appliqué à la forme extraordinaire. Les lectures saintes devraient toujours être accessibles aux fidèles, donc dans la langue locale et pas seulement en latin, sauf occasion particulière. Les lectures pourraient alors être faites, dans cette forme aussi, d’un lecteur ordonné ou institué voire d’un fidèle masculin en habits liturgiques.
L’introduction de quelques-unes des préfaces du nouveau missel serait une initiative belle et utile, ainsi que l’introduction de nouveaux saints dans le calendrier liturgique traditionnel.”
Quelques informateurs ont décrypté pour moi (et pour vous, par la même occasion) ce qui ne se lit pas à l’oeil nu dans cette déclaration: d’une part, les enrichissements du rite traditionnel par le rite réformé seraient largement facultatives; et d’autre part – et c’est sans doute le plus important (notamment en ce moment où nous arrivons à la phase finale des discussions entre Rome et Ecône) -, une éventuelle réforme du temporal ou du lectionnaire a été explicitement rejetée.
C’eût été une décision bien trop hâtive. l y a trop de sujets controversés pour une influence réciproque des 2 missels. Il est d’abord nécessaire que le rite traditionnel retrouve EFFECTIVEMENT son droit de cité. Il faut ensuite s’appliquer à éliminer les abus liturgiques nombreux – actuellement non réprimés voire même revendiqués et encouragés – dans la pratique du NOM. Ensuite, peut-être, que les 2 rites s’enrichissent mutuellement (et pas s’appauvrissent). Avec une prudence extrême et en prenant tout son temps, pour d’ici 1 siècle ou 2, refusionner…