Notre confrère Christophe St-Placide vient de publier une analyse de l’abbé Barthe, excellent connaisseur des arcanes vaticanes et, tout spécialement, du dossier des discussions entre Ecône et Rome.
Toute l’analyse vaut la peine d’être lue avec attention.
J’en retiens, pour le moment, ces quelques lignes:
“La reconnaissance canonique de la FSSPX, si elle intervient, sera au fond assez semblable à la déclaration par Summorum Pontificum qu’un rite liturgique nouveau n’avait nullement aboli le rite liturgique précédent. De même, une communauté qui s’en tient à certaines doctrines remplacées par des doctrines nouvelles, peut le faire légitimement. En quelque sorte, il y a deux « formes » concernant certaines doctrines, comme il y a deux « formes » concernant l’usage liturgique romain. Situation intrinsèquement provisoire.
Mais cette relativisation de l’esprit du Concile et de la liturgie du Concile va intervenir au sein d’une relativisation générale du magistère qui a été, non pas provoqué purement et simplement, mais largement activé par le nouveau corpus liturgico-doctrinal. Paradoxalement, la revendication antimoderne (liturgie tridentine, communauté « tridentine »), dans la mesure où elle obtient droit de cité, est en quelque sorte digérée par la modernité liturgico-doctrinale : la liberté est laissée aux ennemis de la liberté, lesquels en contrepartie, doivent baisser un peu la garde dans la manière. Le tout – recul de la modernité liturgico-doctrinale et style plus soft des attaques des anti-modernes – et en raison du rapport de force qui lui est de moins en moins favorable à l’esprit du Concile au sein d’une modernité bien plus radicale que celle, timide et désuète, qu’il a cru inventer.
En revanche, pourrait réellement devenir une réalité ce que l’on a appelé l’union des « forces vives », ou du « nouveau catholicisme », pas si considérable en nombre, il faut bien le dire, qui se rassemble lors des déplacements de Benoît XVI : communautés nouvelles, traditionalismes de toutes sensibilités, écoles catholiques renaissantes, scoutismes, nouveaux mouvements de jeunesses, petits bataillons d’un nouveau clergé.”
Deux idées, au moins, sont cruciales dans cette ébauche d’accord:
1) L’idée que l’immense majorité des points de désaccord subsistants ne touchent pas au coeur de la foi et sont donc librement discutables.
2) Et l’idée, sous-jacente au concept de “nouvelle évangélisation”, d’une “union des forces vives”.
Vive la nouvelle génération qui échappe aux “para-conciliaires”celle dont je fais partie,les Tradismatiques!
Va-t-on entendre Ricardo Gutierrez sur ce point ? Mgr Christian Laporte a déjà craché son venin dans les pages de son torchon anciennement catholique, à savoir La Libre Belgique.
Il est temps d’en finir avec ces querelles dont l’Eglise a toujours été friande. Une seule question vaut : que devient le message du Christ dans tout ce fatras dialectique, où tout le monde a de bonnes raisons de camper sur ses positions ?
Pendant ce temps l’islam progresse et la nouvelle évangélisation, qu’on est incapable de formuler de manière claire, est en panne.
Alors prenons exemple sur l’islam, une religion simple, facile à comprendre pour les “pauvres en esprit” et les pauvres tout court.
Aux 5 piliers de l’islam sachons opposer les 3 piliers du christianisme, qui sont eux aussi faciles à comprendre et à décliner : la foi, l’espérance et la charité. Inutile d’aller plus loin si nous voulons être audibles, tout est contenu dans ces trois termes, qui peuvent constituer un magnifique message en termes de communication.
Reste à convaincre nos pasteurs qu’il leur faut modifier leur langage et leur communication en général, s’ils veulent être entendus. Mais leur devise est sans doute “pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?”.
Je me suis personnellement attelé à cette tâche, sans le moindre résultat, et pourtant ce n’est pas faute d’y avoir consacré mon temps et mon énergie pendant plusieurs années.
Résultat, le message de l’évangile ne passe plus ni chez les baptisés, ni a fortiori chez les autres. Qui est responsable de cette situation ?
En attendant les mosquées poussent comme des champignons cependant que les églises se ferment, et nos pasteur discutent du “sexe des anges” alors que le feu est à la maison. Je prie tous les jours l’Esprit Saint pour qu’Il les éclaire. Il finira bien par m’exhausser.
J.M.Richier :
C’est encore plus simple : il n’y a qu’un pilier du christianisme, et il est déjà défini dans le Nouveau Testament : c’est “aimez-vous les uns les autres”.
Et en plus, il est connu de tous.
Le problème principal, c’est d’en montrer un digne témoignage. C’est la raison pour laquelle l’abbé Pierre a été si populaire. Et pour laquelle l’Eglise paye le prix d’erreurs passées ayant donné une autre image.
La FSSPX, d’ailleurs, en donne un brillant contre-témoignage dans ses prises de position sur le pape ou les autres religions.
La voie est claire, même si elle est difficile ! Mais qui a dit que l’Evangile était facile à vivre ?