Dans le discours à l’Institut Jean-Paul II, dont je parlais tout à l’heure, j’ai également relu avec intérêt cette anecdote rapportée par Benoît XVI – anecdote très instructive, non pas seulement sur la création artistique, mais aussi et surtout sur la nature humaine:
“Peu de temps après la mort de Michel-Ange, Paolo Veronese fut convoqué par l’Inquisition, accusé d’avoir peint des figures inappropriées dans sa Dernière Cène. Le peintre répondit que dans la chapelle Sixtine aussi, les corps étaient représentés nus, de façon peu respectueuse. Ce fut alors l’inquisiteur lui-même qui prit la défense de Michel-Ange dans une réponse devenue célèbre : « Ne sais-tu pas qu’il n’y a rien dans ces figures qui ne soit inspiré par l’esprit ? ». Aujourd’hui, à l’époque moderne, nous avons du mal à comprendre ces propos, car le corps nous apparaît comme une matière inerte, lourde, opposée à la connaissance et à la liberté propres à l’esprit. Mais les corps peints par Michel-Ange sont habités de lumière, de vie, de splendeur. Il voulait montrer ainsi que nos corps cachent un mystère. En eux, l’esprit se manifeste et est à l’œuvre. Ils sont appelés à être des corps spirituels, comme le dit saint Paul (1 Co 15, 44). […] À la lumière de cet éclairage, il est possible de comprendre que nos corps ne sont pas une matière inerte, lourde, mais qu’ils parlent, si nous savons les écouter, le langage du véritable amour.”
David sculpté par Michel-Ange exprime peut-être plus que ses peintures, la force, l’équilibre la liberté d’esprit;le regard est attiré par les jambes et les pieds les Florentins ont du être surpris et enthousiasmés en le découvrant à la Renaissance