J’avais lu, voici quelques jours, les fermes propos du Pape sur les “vrais réformateurs liturgiques” – propos adressés à la Conférence épiscopale italienne, réunie en Assemblée plénière à Assise -, mais je ne crois pas vous les avoir proposés:
“”Tout vrai réformateur obéit à sa foi : il n’agit pas de manière arbitraire et ne s’arroge aucun pouvoir discrétionnaire sur le rite ; il n’est pas le propriétaire mais le gardien du trésor qui a été créé par le Seigneur et qui nous a été confié. L’Église tout entière est présente dans chaque liturgie : adhérer à sa forme est une condition d’authenticité de ce qui est célébré.”
Comme le note le vaticaniste Sandro Magister, ces propos sont sévères pour l’Eglise italienne dont on ne saurait dire qu’elle suive avec beaucoup de zèle le premier des évêques italiens (celui de Rome) en matière liturgique. Magister note, en particulier, malicieusement, que l’évêque d’Assise, qui accueillait ses confrères, dans la ville de saint François, n’est autre que Mgr Domenico Sorrentino, ancien secrétaire de la Congrégation pour le culte divin, qui fut nommé à Assise par Benoît XVI qui n’appréciait guère ses conceptions liturgiques!
A côté de Mgr Sorrentino, deux autres évêques italiens membres de la commission pour la liturgie de la conférence des évêques d’Italie, sont eux aussi fortement opposé à la “ligne” liturgique de Benoît XVI: Mgr Tamburrino, également ancien secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et actuel évêque de Foggia, et Mgr Brandolini, évêque de Sora, l’un des plus farouches adversaires du motu proprio Summorum pontificum.
J’entends souvent des amis français se plaindre du gallicanisme épiscopal. Ils n’ont certes pas tort. Mais “l’hérésie anti-liturgique” dont parlait Dom Guéranger, et l’anti-papisme épiscopal, ne sont pas des spécificités françaises. (C’est médiocrement consolant, mais cela permet du moins d’avoir une vue plus juste de la réalité!)