Toujours dans cet échange avec les journalistes en se rendant en Espagne, Benoît XVI a déclaré:
” Vous savez que j’insiste beaucoup sur la relation entre foi et raison, et que la foi, la foi chrétienne, trouve son identité dans l’ouverture à la raison et que la raison se réalise en se transcendant vers la foi. Mais la relation entre foi et art est également importante parce que la vérité, objectif, but de la raison s’exprime dans la beauté et devient elle-même dans la beauté, elle s’éprouve dans la vérité… La relation entre vérité et beauté est inséparable et nous avons donc besoin de la beauté. […] C’est ainsi que l’Eglise a été mère des arts pendant des siècles […]. Aujourd’hui, il y a une certaine dissension et cela endommage l’art comme la foi. L’art qui perdrait ses racines de la transcendance, n’irait plus vers Dieu et serait un art incomplet qui perdrait sa racine vivante. Et une foi qui ne trouverait l’art que dans le passé, ne serait plus une foi du présent,”
Thème très important que le Saint Père aborde avec la pénétrante intelligence qu’on lui connaît. Comme dans ses écrits antérieurs le pape creuse l’idée que, pour les êtres corporels que nous sommes, la foi ne repose pas en l’air mais est véhiculée par des signes sensibles. C’est une réflexion cruciale, qui touche à bien des aspects du protestantisme et même de l’aggiornamento de Vatican II. A ce sujet, un livre intéressant est paru récemment: http://www.summorum-pontificum.fr/non-classe/madiran-soutient-samuel-martin