Contrairement à ce qu’il avait souhaité, dès le lancement de l’Année Sacerdotale, Benoît XVI n’a pas pu
formellement proclamer Jean-Marie Vianney saint patron de tous les prêtres de l’univers. Les raisons en demeurent obscures, mais on sait que nombreuses furent les résistances épiscopales et
curiales à cette proclamation. Elles se résument à l’opinion que Jean-Marie Vianney serait un modèle “dépassé”. Le pape y avait par avance répondu dans l’homélie qu’il prononça lors de l’audience
du mercredi 5 août 2009 (voir ici), un texte très important auquel on n’avait
pas prêté suffisamment d’attention comme le signale L’Homme Nouveau en son n° 1473. Benoît XVI y démonte, une à une, toutes les objections à la proclamation du saint curé comme patron de
tous les prêtres du monde.
Il n’y aura donc sans doute pas de proclamation, mais cela n’empêche pas Benoît XVI de revenir avec une
obstination toute professorale – la pédagogie, on le sait, est faite de répétitions… – dans son enseignement magistral sur l’exemplarité de Jean-Marie Vianney.
Hier encore, dimanche 27 juin, dans son allocution lors de l’audience accordée au Circolo San Pietro
(Cercle de saint Pierre), une œuvre de charité fameuse créée à Rome en 1869, il déclarait : « [Jean-Marie Vianney] fut un exemple de vie apostolique, non seulement pour les prêtres [et toc !]
mais pour les laïcs, tout particulièrement pour ceux qui, comme vous, travaillent dans le vaste champ de la charité. »
Modèle des curés – cela, on le savait déjà… –, modèle pour les prêtres – le pape tient à le rappeler à temps et à
contre-temps –, et désormais aussi modèle pour les laïcs ! C’est cela la “méthode Ratzinger” : le dépassement par le haut…