Mgr Mamberti, secrétaire pour les relations avec les Etats, a récemment traité de la laïcité à Cuba. Voici quelques extraits de son discours tirés de
l’agence Vatican Information Service:
“La laïcité est souvent utilisée de nos jours pour entraver la vie et les activités de l’Eglise […] On ne
saurait oublier qu’au nom de ce principe on prend parfois des décisions et élabore des lois qui blessent l’exercice privé comme communautaire du droit à la liberté religieuse… L’absence de
subordination logique et ontologique de la laïcité au principe du respect absolu de cette liberté fondamentale, met cette dernière en grand danger… Paradoxalement, l’Etat ne devient ainsi pas
vraiment laïque car il fait de la laïcité sa valeur suprême, une idéologie dominante qu’il transforme en une sorte de religion, avec ses rites et ses liturgies civiles”.
Il faut donc réaffirmer, a poursuivi Mgr.Mamberti, “le droit absolu à la liberté religieuse. Le respecter ne signifie pas seulement ne pas s’y opposer ou seulement permettre une adhésion
intérieure à la foi. Il s’agit de respecter fondamentalement l’acte personnel qui ne réduit pas la position de l’Etat par rapport à la dimension religieuse. Comme la personne, la foi a besoin de
s’extérioriser au monde, d’être exprimée personnellement comme collectivement… Si le magistère ecclésial a un rôle distinct de celui des laïcs, il revient aux pasteurs d’éclairer les
consciences par leur enseignement en faveur d’une société juste, ainsi que l’a écrit Benoît XVI dans son encyclique sur la charité. Le propre des fidèles laïques est de collaborer avec les autres
citoyens.”
D’un côté, e discours est excellent en ce que les autorités vaticanes au plus haut niveau semblent
progressivement se rendre compte que la “laïcité” (qu’il faudrait en rigueur de termes appeler “laïcisme”) est une religion, incompatible avec toute autre religion et spécialement avec la
vraie.
Mais, de l’autre côté, ce discours est aussi troublant avec ces invocations d’un “droit absolu à la liberté
religieuse”. Je ne vois pas bien comment ce droit pourrait être absolu, c’est-à-dire délié de toute norme (y compris la soumission à la vérité?)