J’avais donné le 9
mai dernier un état des lieux des papabili. Golias, dans sa version papier (n°133),
vient d’en reprendre l’essentiel en y ajoutant quelques éléments qui ne sont pas sans intérêt.
S’agissant de la reprise, comme moi, Golias pense que les “révélations” sur le passé du cardinal Bergoglio sous
la dictature ruine ses chances d’être un solide candidat libéral au prochain conclave. Il en va de même pour le cardinal Maradiaga. Nos confrères notent aussi avec regret le peu de charisme du
cardinal Hummes.
Plus intéressant encore, Golias confirme que Mgr Ravasi, président du
conseil pontifical pour la Culture, est le plus présentable des candidats anti-restaurationnistes. Nos confrères ajoutent qu’il est “probable successeur” du cardinal Tettamanzi à Milan. J’avoue
que, pour ma part, j’ai quelques doutes sur le sujet, même si l’éventualité est loin d’être nulle. Comme je l’ai dit dans mon article du 9 mai, cette éventualité dépend de ce qui sortira de
l’affaire Fisichella et de la probable promotion-sanction réservée à l’actuel président de l’Académie pontificale pour la Vie. Cette affaire est si complexe, elle ressemble tant à une opération
de billards à 28 bandes (réglant des comptes anciens, préparant le prochain conclave, réorganisant la curie et les grands diocèses italiens…), que je serais bien en peine de dire ce qui en
résultera. Nous devrions y voir plus clair dans les semaines qui viennent.
En attendant, je note également quelques ajouts et précisions de Golias sur le
rapport de forces au sein du sacré collège. Nos confrères évoquent d’autres candidats “libéraux” possibles: le cardinal Tettamanzi archevêque de Milan (mais il avait déjà joué ce rôle en 2005, ce
qui ne lui laisse guère de chance de recommencer), le cardinal Policarpo da Cruz, patriarche de Lisbonne, ou encore le cardinal Scherer, archevêque de Sao Paulo.
Mais je note aussi une indication intéressante – qui confirme ma propre analyse
sur le manque de candidats anti-restaurationnistes: Golias envisage publiquement une “solution de repli”, l’élection du cardinal Schönborn, archevêque de Vienne, ou celle du cardinal Scola,
patriarche de Venise. Nos confrères supputent que ces cardinaux pourraient être acceptés par les “conservateurs” et mener des réformes “libérales”. Supposition qui mérite en tout cas qu’on y
réfléchisse attentivement.