De toute évidence, Benoît XVI est aujourd’hui la personne la plus touchée par la tempête médiatique qui secoue
l’Eglise, bien que la plupart des journalistes sachent pertinemment qu’il fut l’un des premiers à réclamer la fermeté dans le traitement des abus sexuels sur mineurs.
Mais, une fois la tempête apaisée (et cela ne saurait tarder, je pense, si l’on tient compte de la lassitude de
l’opinion publique… et donc du fait que ces “révélations” ne font plus vendre de papier), il devrait probablement être aussi la personne dont l’autorité sortira la plus renforcée:
– parce qu’il fut l’un des premiers à demander la fin de l’inepte stratégie de l’omerta;
– parce qu’il fut, du temps de son cardinalat déjà, le principal recours des victimes et des évêques
désemparés;
– parce qu’il apparaît de plus en plus clairement que l’une des causes majeures du désastre tient à l’abandon du
droit de l’Eglise (or, le souverain pontife est le souverain législateur dans l’Eglise);
– parce que les conférences épiscopales (qui sont aujourd’hui l’un des principaux obstacles à l’autorité du
Pape… comme à l’autorité des évêques) ont pour la plupart échoué dans leur traitement de la crise (on peut noter deux exceptions importantes, à ce jour: la conférence épiscopale italienne, trop
proche du Pape pour être véritablement autonome, et la conférence épiscopale française qui a adopté très tôt des normes strictes).