On attendait les premières nominations épiscopales en France sous la houlette du nouveau nonce apostolique. Elles sont en demi-teinte.
La première est le transfert de Mgr Boulanger, évêque de Sées, plutôt “progressiste”, mais humain, et “libéral” au bon sens (un petit signe : il avait quatre lieux de messes traditionnelles
officiels dans son diocèse), transféré au siège de Bayeux-Lisieux pour y remplacer le calamiteux Mgr Picand.
La seconde est la nomination du P. Jacques Benoit-Gonnin, de la communauté de l’Émmanuel, curé de la paroisse de la Trinité à Paris, au siège vacant depuis un certain temps de Beauvais. Le P.
Benoit-Gonnin a toutes les caractéristiques de la communauté de l’Émmanuel, pratiquement la seule, dans le monde “conciliaire” français (pardon pour cette expression de sociologue des
religions!…) à produire des vocations. Compte tenu des chiffres catastrophiques des entrées dans les séminaires diocésains, sans l’Émmanuel, l’Église de France serait en état de coma dépassé.
Successeur de Mgr Rey à la Trinité, Jacques Benoit-Gonnin, né en 1952 dans le diocèse de Belley-Ars, a continué l’œuvre de son prédécesseur dans cette paroisse parisienne. Mais il est vraiment de
profil “parisien”, puisque de 1991 à 1995, l’archevêché lui a confié la charge de très haute confiance de directeur de la Maison Saint-Augustin, où se retrouvent, rue de la Santé, les candidats qui
postulent pour entrer dans le séminaire du diocèse de Paris.
Il semble que la stratégie des nominations épiscopales entre, doucement, diplomatiquement, modérément, dans une nouvelle phase : plus “identitaire”, ma non troppo (voir la nomination de
Mgr Léonard à Bruxelles, obtenue contre la volonté du cardinal Re, sur le point de quitter sa charge de Préfet de la Congrégation des Évêques). Vont suivre en France, en 2010, les nominations de
Saint-Brieuc, Sées, Rodez, Orléans, sans doute Langres, en 2011, celles de Poitiers, Lourdes, Dax. Beaucoup d’occasions, par conséquent de changer la donne. Il ne faudrait pas trop en perdre…