Le nouveau président de l’Union européenne, Herman van Rompuy, a récemment déclaré : « Les deux premiers moment d’unification européenne ont été, d’abord, la chrétienté latine du Moyen Âge, puis la
république des lettres du XVIIIe siècle. »
Pour être tout à fait franc, la première unification me paraît plus intéressante que la seonde… En tout cas, pour l’unité de la chrétienté, j’approuve entièrement le président : « Du XIIe au XVe
siècle, la chrétienté latine était unie religieusement et donc culturellement. Partout en Europe, la foi chrétienne structurait la vie quotidienne. Pensez aux prêtres qui célébraient la même
liturgie dans la même langue, aux évêques et évêchés, au pape comme chef de tous les croyants. […] Partout, les gens de culture utilisaient le latin et disposaient des mêmes références
intellectuelles : la Vulgate, les Pères de l’Église, Aristote, ses commentateurs arabes, la jurisprudence romaine. Partout, du XIIe au XVe siècle, les écoles et les universités avaient le même
programme. Partout, dans les arts plastiques, la tapisserie et la peinture, l’inspiration venait des mêmes modèles ; l’architecture gothique était pratiquée sur tout le territoire de la chrétienté
latine. »
Et je crois hélas! qu’il a raison quand il ajoute : « La perte de références historiques, religieuses ou philosophiques dans l’industrie culturelle que nous vivons aujourd’hui est véritablement une
menace pour la culture européenne et la culture tout court. » Mais cette perte de référence, l’Union européenne n’en est-elle pas aussi responsable ?
Source : Cathobel