Le cardinal Schönborn, archevêque de Vienne, a effectué une visite à Medjugorje, lieu où la Vierge est censée
apparaître (mais où elle délivre des messages pour le moins curieux d’insurrection contre l’évêque du lieu, tandis que les “voyants” mènent des vies assez éloignées de celle de soeur Lucie pour
Fatima ou de sainte Bernadette pour Lourdes).
En soi, une visite privée à Medjugorje n’a rien de choquant, mais une visite d’un prince de l’Eglise ne peut pas être privée, quoi qu’en ait dit le cardinal.
Surtout, ce dernier a ouvertement souhaité une “normalisation” des rapports entre Medjugorje et la hiérarchie catholique (il a parlé de la “nécessité de dédramatiser le phénomène de
Medjugorje”).
Les arguments eux-mêmes semblent bizarres: le cardinal a demandé que Medjugorje soit étudié “à la lumière du concile Vatican II, car le ‘sensus fidei’, ce sens de la foi des baptisés, joue un rôle
important dans le contexte de Medjugorje”; il a ajouté que “Medjugorje conjugue de nombreux aspects de la grammaire des apparitions mariales”; et il a déclaré que “la question du surnaturel
rest[ait] ouverte”.
Les formules (ou la pensée qui les sous-tend) me paraissent étranges. En tout cas, tout le monde a compris que l’archevêque de Vienne souhaitait une prompte reconnaissance des “apparitions”. Cette
visite a fait dire à l’évêque de Mostar, Mgr Ratko Peric, qui reste le premier concerné, que la visite à Medjugorje du cardinal Schönborn ajoutait “aux tourments déjà existants de l’Église locale
de nouveaux tourments qui ne contribuent pas à sa paix indispensable et à son unité”.
Source: “La Croix”