Avant d’être une dissidence face à l’orthodoxie catholique, le “progressisme” est au sens étymologique la dévotion au dieu Progrès, si caractéristique des modernes (de même que le
corollaire absurde et impie selon lequel nous serions nécessairement meilleurs que nos pères).
Benoît XVI, au cours de son voyage en Tchéquie, lors de la messe à l’aéroport de Brno, le 27 septembre, a eu l’occasion de stigmatiser cette déviance de l’esprit humain:
“A l’époque moderne, a-t-il déclaré, la foi aussi bien que l’espérance ont été “déplacées”, car elles ont été reléguées sur le plan privé et ultra-terrestre, tandis qu’a été affirmée dans la
vie concrète et publique la confiance dans le progrès scientifique et économique. Nous savons tous qu’un tel progrès est ambigu: il ouvre à la fois de bonnes possibilités et des perspectives
négatives. Les développements techniques et l’amélioration des structures sociales sont importants et certainement nécessaires, mais ils ne suffisent pas à garantir le bien-être moral de la
société. L’homme a besoin d’être libéré des contraintes matérielles, mais il doit être sauvé, et ce plus profondément, des maux qui troublent son esprit. Et qui peut le sauver, si ce n’est Dieu,
qui est Amour et qui a révélé, en Jésus Christ, son visage de Père Tout-Puissant et miséricordieux?”
L’Eglise n’est évidemment pas contre le progrès technique ou l’avancée de la recherche. Mais elle ne peut accepter l’idée que l’homme aurait changé de nature ou que le progrès rendrait Dieu et son
salut “inutiles”.