L’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, récemment converti au catholicisme et président d’une fondation
qu’il a créée pour promouvoir le rôle des religions dans le débat public (la Tony Blair Faith Foundation), a donné un entretien à “L’Osservatore romano” du 15 septembre.
Dans cet entretien, il a vivement critiqué ceux qui veulent “garder la religion hors de la sphère publique” et a ajouté qu’il était “extrêmement important qu’il y ait un aspect
religieux” dans le débat politique.
Toutes choses auxquelles nous applaudissons d’autant plus volontiers que le laïcisme latent de la classe politique française ne nous a guère habitués à ce genre discours.
Cependant, on ne peut se départir d’un sentiment désagréable en lisant ces lignes de Tony Blair. Tout se passe en effet pour lui comme si les religions devaient “parler”, mais aussi comme si ceux
qui écoutent le discours religieux n’étaient pas tenus d’agir en cohérence avec leurs convictions. En particulier, l’ancien Premier ministre, qui avait été à l’origine de décisions pour le moins
problématiques sur le plan moral (comme la possibilité légale accordée aux chercheurs opérant sur le sol britannique de pratiquer le clonage ou même, pire encore, la création de “chimères”, ces
êtres mi-hommes mi-animaux…), ne semble pas avoir manifesté le moindre regret pour cela lors de sa conversion.