J’ai évoqué dernièrement (ici) la note du P. Lombardi à propos de la reconnaissance des vertus héroïques de Pie XII.
On y lisait notamment ces mots : « Un examen attentif d’un point de vue historique est ensuite nécessaire, mais l’évaluation se réfère essentiellement au témoignage de vie chrétienne donnée par
cette personne (sa relation intense avec Dieu et sa recherche perpétuelle de la perfection évangélique)… et non à l’évaluation de la portée historique de toutes ses décisions. Lors de la
béatification de Jean XXIII et de Pie IX, Jean-Paul II disait : “La sainteté vit dans l’histoire et chaque saint n’est pas exempt des limites et des conditionnements propres de notre humanité”. En
béatifiant un de ses fils, l’Église ne célèbre pas les choix historiques particuliers qu’il a fait, mais le désigne plutôt en imitation et vénération de ses vertus louant la grâce divine qui
resplendit en elles. » De toute évidence, la remarque vaut sans doute davantage encore pour Jean-Paul II que pour Pie XII (même si le P. Lombardi n’a parlé que du second, du fait du déferlement
médiatique). Pour ma part, il me paraît un peu gênant de se concentrer pour présenter un chrétien en exemple à ses frères sur ses vertus personnelles et non sur les qualités qu’il a manifestées
dans l’exercice de ses fonctions. Pour moi, saint Louis n’est pas seulement un époux et un père de famille exemplaire, mais un chef d’État modèle. Et je ne comprends pas pourquoi la béatification
d’un Pape ne viserait pas à montrer un pape saint, et non seulement un saint qui, par hasard, aurait occupé la chaire de saint Pierre. Décidément, la suggestion que je faisais ici) me paraît plus que jamais d’actualité : « Ne pourrait-on imaginer, pour
résoudre les difficultés des canonisations à problème, dont le nombre semble se multiplier pour des raisons doctrinales ou diplomatiques, de parler par exemple de “présence au ciel” de tel ou tel
personnage, ce qui satisferait pleinement la dévotion, sans engager l’enseignement de l’Église ? »