Je parlais hier (ici) de l’entretien du cardinal Tauran à nos confrères de “La Croix” (ici). J’ai gardé pour la fine bouche ces deux passages sur l’islam indonésien (le cardinal rentrait d’un déplacement dans ce
pays):
“En Indonésie, la diversité religieuse est intégrée dans une harmonie institutionnelle fondée sur les cinq principes du Pancasila. Les musulmans indonésiens (88 % de la population) sont sunnites à
98%. Cet islam est modéré, en dépit de quelques franges extrémistes. J’ai été reçu dans trois universités où le dialogue interreligieux paraît particulièrement apprécié. Ma visite a rencontré un
grand intérêt médiatique, avec chaque jour un article dans la presse locale.”
“[Les catholiques] ne sont que 3 % de la population, mais l’Indonésie compte quinze universités catholiques et seize grands séminaires. Les musulmans indonésiens entretiennent avec les institutions
catholiques un dialogue respectueux, même si, à la base, ils craignent tout prosélytisme. Par exemple, pour construire une nouvelle église, la loi prévoit une consultation de la population locale,
qui généralement s’y oppose. Le nonce, avec les évêques indonésiens, doit donc négocier en permanence avec le gouvernement.”
On appréciera la notion “d’islam modéré”, s’agissant de ces musulmans qui ont – avec la bénédiction des Etats-Unis – trucidé environ un million de nos correligionnaires, voici quelques années, au
Timor.
Et on appréciera un sens original du mot “dialogue”: on apprend dans la même réponse que l’Indonésie discute volontiers avec les catholiques; et qu’elle leur refuse généralement toute nouvelle
fondation d’église…