Quand Mgr Joseph Galante fut nommé évêque de Camden (New Jersey) à la fin de 2004, il passa la première année de son ministère à visiter toutes les paroisses de son diocèse : elles étaient alors au nombre de 125. Le tiers d’entre elles n’arrivait pas à payer ses factures et les prêtres manquaient cruellement pour y assurer une résidence permanente.
En 2008, l’évêque décida donc de procéder à un regroupement drastique des paroisses qui passèrent de 125 à 81 : une diminution d’un tiers. Trois ans plus tard, l’évêque ne peut que constater que 10 % des fidèles pratiquants ont été perdus. On comptait, en effet, 114 000 pratiquants en 2006 ; il en reste un peu moins de 100 000 pour une population totale d’un demi million de catholiques. « C’est une déception, déclarait l’évêque mardi dernier, mais cette diminution de pratiquants ne s’est pas passée d’un jour à l’autre, et je ne m’attends pas à revenir à la normale d’un jour à l’autre ».
Certes, les regroupements paroissiaux comptent dans cette chute de la pratique, mais ce n’est pas le seul facteur : le poids de la sécularisation de la société, le choc des abus sexuels du clergé ont assurément aussi contribué à éroder le bloc des fidèles, dont les moins fermes dans la foi ont été arrachés à la pratique régulière.
Les catholiques pratiquants réguliers ont diminué de moitié aux États-Unis en une soixantaine d’années, passant de 62 % dans les années 1950 à environ 31 % de nos jours.