Faut-il compter sur la große presse dite française pour permettre de faire comprendre à nos compatriotes les enjeux de l’ObamaCare en ce jour décisif – l’expression «
historique » utilisée par Obama me semble quelque peu excessive sauf à l’entendre dans un sens très particulier 1 – ? La réponse en : “non”. Il y aura sans doute un
jour toute une étude universitaire à faire sur la manière dont depuis plus d’un an, la presse de la “bienpensance” à rendu compte des débats autour de l’ObamaCare…
Je lisai ce matin, en p. 8 du Figaro d’hier – que je reçois gracieusement, rassurez-vous !, pendant quelques jours – l’article de sa correspondante à Washington, Laure Mandeville.
Un article substantiel (134 lignes sur 4 colonnes). Mais un article qui s’apparente à un exercice de désinformation.
On lit en effet que, dans ce débat confus pour le public français, se trouve d’un côté Obama qui veut « offir aux États-Unis une véritable réforme de son système de santé » et de
l’autre « une majorité d’Américains, influencés par la campagne de dénigrement menée par les républicains », Républicains secourus par des « députés démocrates récalcitrants (…) par
crainte de perdre leur siège en novembre. » Le gentil du film d’un côté (Obama, évidemment) et les méchants (Républicains et Démocrates « récalcitrants »).
Voilà comment Le Figaro décrit la réalité et croit écrire l’Histoire !
Pas un mot sur les vices cachés du projet ObamaCare dans sa version sénatoriale : le financement et le remboursement de l’avortement sur fonds publics, l’absence de garantie de la clause
de conscience pour les personnels de santé et les établissements de soins, l’“oubli” de l’accès aux remboursements immédiat pour les immigrés en situations régulière…
Pas un mot sur le combat de l’épiscopat américain non pas contre une réforme de l’assurance-maladie – les évêques l’ont demandée avant même que les médias et la classe politique s’en préoccupe :
depuis plus de 100 ans ! –, mais contre cette réforme-là précisément en raison de ses vices cachés et qui controuve l’idée de Laure Mandeville qu’on a là affaire à une « véritable
réforme [du] système de santé ». L’ObamaCare est tout le contraire d’une véritable réforme du système de santé dont le premier fondement, le socle doit être de protéger la vie et non
pas de contribuer à la détruire…
1. Pour les évêques américains et les mouvements pro-vie, l’ObamaCare est en effet « historique » en ce sens que, s’il est voté aujourd’hui par la
Chambre des Représentants – qui se réunit à 19 h ce soir –, ce sera la plus grande “avancée” pro-avortement de la société américaine depuis l’arrêt Roe vs. Wade de 1973…
N.B. Grâce à l’hospitalité d’amis, je peux vous envoyer ce court billet d’humeur ce dimanche à l’heure du déjeuner. Je crains de ne pas pouvoir
suivre ce soir les développements du scrutin à la Chambre des Représentants. Que cela ne vous empêche ni de dormir ni, surtout, de prier.