L’archevêque de Denver (Colorado), Mgr Charles Chaput, passe, aux États-Unis, pour être un champion de l’orthodoxie doctrinale et de la défense de l’autorité épiscopale. Les agissements de
plusieurs groupes “catholiques” américains soutenant l’ObamaCare dans la version qui a été votée (et qui va être revotée…) par la Chambre, l’ont révulsé.
Dans son éditorial paru hier dans le Denver Catholic Register, intitulé « Une mauvaise loi et pourquoi nous l’avons eue »,
l’archevêque tire 4 leçons sur l’affaire de l’ObamaCare.
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« 1. La loi votée par la Chambre le 21 mars est un échec dans la manière de faire des lois convenables (…). Elle
reste non éthique et défectueuse relativement aux questions sur lesquelles les évêques 1 et les groupes pro-vie ont insisté au cours des sept mois écoulés. -
2. Le Décret présidentiel promis par la Maison Blanche afin d’interdire l’utilisation de fonds fédéraux pour
l’avortement ne résoud pas les nombreux problèmes que contient cette loi : c’est pourquoi les évêque ne l’ont pas considéré – et ne la considèrent toujours pas – comme une vraie
solution. Les Décrets présidentiels peuvent être annulés ou réinterprétés à n’importe quel moment. -
3. La combinaison de pression et de désinformation utilisée pour briser le témoignage pro-vie donné, relativement à
cette loi, par des membres Démocrates du Congrès (…), devrait mettre un terme à tous les bavardages des responsables à Washington sur le service du bien commun et la recherche d’un terrain
d’entente (…) À plusieurs reprises au cours de ces sept derniers mois, les dirigeants du Congrès auraient pu résoudre les graves questions morales contenues dans cette loi. Ils ne l’ont pas
fait. »
Et le meilleur morceau de cette attaque en règle…
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« 4. Des groupes qui s’autoproclament “catholiques” ont porté un grave préjudice à la justice, à l’Église et aux
exigences éthiques du peuple américain en amoindrissant la direction et le témoignage de leurs propres évêques. Pour des groupes comme Catholic United, cela n’a rien de surprenant.
Dans leurs actes – voire dans leurs intentions –, de tels groupes n’existent que pour faire avancer les intérêts d’un secteur politique particulier. Ce n’est pas non plus une nouveauté de la
part d’une organisation comme Network qui – nonobstant la nature de son bon travail – a rarement manifesté beaucoup d’enthousiasme pour donner une définition de la “justice sociale”
incluant les droits de l’enfant à naître. -
Mais les agissements de la Catholic Health Association (CHA), fournissant un contre-message public et
délibéré envers les évêques, furent à la fois surprenants et profondément décevants ; et aussi vraiment nuisibles. Au moment crucial, lors des derniers jours du débat sur la loi de réforme de
la santé, les lobbyistes de la CHA ont travaillé frontalement contre les efforts des évêques américains par leurs contacts avec des membres du Congrès. La mauvaise loi que
nous allons devoir probablement affronter, nous la devons en partie aux efforts de la Catholic Health Association et de semblables organisations “catholiques”. »
Concluant son exposé, l’archevêque Chaput remercie tous ceux qui ont consacré beaucoup de temps et
d’efforts à tâcher de convaincre les législateurs : « Si cet effort, apparemment, a échoué, ce n’est pas aux catholiques fidèles d’en porter le blâme. La responsabilité est à chercher ailleurs ».
Voir – notamment – ci-dessus…
1. Outre la Conférence épiscopale en corps, 39 évêques archevêques ou évêques américains ont publiquement manifesté leur hostilité à la version du Sénat de
l’ObamaCare.