Les spéculations vont bon train sur la toute prochaine nomination d’un coadjuteur pour l’archidiocèse de Los Angeles. Les sites
américains les mieux informés l’annoncent même pour les toutes prochaines semaines : la terna (les noms des trois candidats possibles) aurait déjà été transmise au Saint Siège et elle ne
comprendrait que des évêques déjà en activité d’origine anglo-américaine ou hispano-américaine.
Certes, un futur archevêque hispanique pour Los Angeles semblerait un choix adéquat du point de vue de la seule démographie : les trois-quarts des catholiques de l’archidiocèse sont des
Hispaniques (ou d’origine hispanique). Les trois noms les plus cités d’évêques hispaniques, dont l’un au moins figurerait dans la terna, sont : Jaime Soto (54 ans), évêque de Sacramento,
José Gomez (58 ans), archevêque de San Antonio (Texas), et Richard J. Garcia (62 ans), évêque de Monterey. Le premier est suffragant de l’archidiocèse de San Francisco, et le
troisième l’est de celui de Los Angeles.
Toutefois, d’autres considérations d’importance entrent en jeu.
La première tient à la taille même de l’archidiocèse (le premier en nombre de baptisés des États-Unis, avec plus de 4 millions de catholiques) qui exige un ordinaire ayant déjà l’expérience d’un
grand diocèse.
La deuxième, c’est que le futur archevêque devra avoir un sens aigu de l’exigence cruciale des vocations sacerdotales. Toutes les récentes nominations épiscopales majeures de Benoît XVI
aux États-Unis se sont portées sur des prélats s’étant particulièrement illustrés dans la direction de séminaires : Timothy Dolan (New York), Daniel DiNardo (Houston), Allen
Vigneron (Detroit), etc.
La troisième, c’est que Rome attend du futur archevêque qu’il soit “romain” et donc qu’il soit connu à Rome et y ait passé du temps, par exemple dans un dicastère.
La quatrième, c’est qu’il doit avoir un excellent cursus universitaire.
Si l’on combine ces quatre critères – expérience d’un grand diocèse, soin des vocations sacerdotales, expérience romaine, diplômes –, un nom semble s’imposer à tous les observateurs catholiques
américains : celui du très orthodoxe Thomas Olmsted (dont j’ai souvent parlé sur ce blogue).
Mgr Olmsted, 63 ans, est l’actuel évêque de Phoenix (Arizona), un diocèse qui est, en taille, le cinquième des États-Unis, et qu’il a su gérer en même temps qu’il était administrateur
apostolique pour le diocèse de Gallup, après l’accident survenu à Mgr Donald Pelotte (ici).
Très impliqué dans la formation sacerdotale, il fut successivement directeur spirituel adjoint au North American College de Rome, doyen de la formation au collège pontifical
Josephinum (Columbus, Ohio), puis président de la commission sur la formation sacerdotale à la Conférence épiscopale des États-Unis. Il est aussi depuis 1974 membre de la fraternité
sacerdotale Jesus Caritas.
Sans avoir été membre d’un dicastère romain, il connaît bien Rome et est bien connu de Rome, puisqu’il y passa aussi du temps quand il prépara, soutint et obtint sa thèse de doctorat en droit
canonique à la Grégorienne…
Les quatre critères évoqués semblent bien s’appliquer à la personnalité de Mgr Olmsted.
S’y ajoutent d’autres particularités qui me semblent assez le qualifier – mais c’est une opinion personnelle !
C’est un spécialiste des questions d’immigration, une qualité évidemment nécessaire dans cette archidiocèse particulier des États-Unis. C’est un très grand “communicateur”, très à l’aise avec les
médias et sachant en tirer le meilleur parti. C’est le premier évêque à avoir eu l’idée de spots de publicité sur les télés commerciales pour inviter les catholiques éloignés de l’Église à y
revenir. Son intuition et ses efforts ont eu pour conséquence de faire revenir 95 000 de ces catholiques dans le giron de l’Église de Phoenix ! Et il n’a pas peu contribué au lancement
de la station de Phoenix d’Immacultate Heart
Radio, la première radio catholique à émettre depuis son diocèse…
Tout semble donc converger vers la nomination de Mgr Olmsted comme coadjuteur de Los Angeles dans les prochains jours… Ce ne sont que des conjectures, bien sûr, mais assez sérieuses.