À trois reprises, le diocèse de Burlington (Vermont) a été condamné pour les dévergondages sexuels perpétrés dans les années 1970 par l’un de ses prêtres aujourd’hui réduit à l’état laïc et qui
aurait abusé de dizaines d’enfants de chœur dont la plupart ont porté plainte.
Le diocèse a été condamné en mai 2008 à 8,7 millions de $ d’indemnités pour une seule victime, en décembre 2008 à 3,6 millions de $ pour un deuxième groupe, puis en octobre 2009 à 2,2 millions de
$ pour un troisième. 25 plaintes pour abus sexuels sont encore à juger dont 18 pour ce même prêtre.
Le tribunal a eu la main lourde en raison de la négligence de l’autorité diocésaine à déférer ce prêtre à la justice, se contentant de le déplacer de paroisses en paroisses au fur et à mesure que
les scandales lui étaient connus.
Le diocèse ayant fait appel auprès de la Cour suprême de l’État de sa première condamnation, le tribunal a ordonné la mise en privilège du bâtiment abritant le siège épiscopal et la curie
diocésaine (5 étages, 13 ha), de plusieurs maisons de retraite appartenant à l’Église, et d’une colonie de vacances diocésaine (10,5 ha) située à quelques centaines de mètres du lac Champlain. Un
arrangement étant survenu entre les avocats des deux parties (le plaignant dans l’affaire jugée en mai 2008 et le diocèse), le tribunal a levé son privilège et autorisé le diocèse à mettre en
vente ces propriétés (la colonie de vacances est estimée à elle seule à 6 millions de $) pour régler les dommages et intérêts des victimes.
Le diocèse estime pouvoir régler l’ensemble des indemnités jugées ou à juger, en vendant ses biens immobiliers et sans se déclarer en faillite, mais les résultats des 25 plaintes encore à juger
pourraient bien l’y contraindre. Ce serait alors le septième diocèse à se placer sous la protection de la loi sur les faillites…