Décidée en décembre dernier par le Saint Siège, face au délabrement des congrégations féminines apostoliques des États-Unis – baisse énorme des effectifs, chute des vocations, “distanciation” du
Magistère… –, la visitation apostolique devrait durer trois ans. Et entraîner des frais, car il y a 341 congrégations à scruter. Qui doit les supporter ? Réuni en conclave à la Nouvelle Orléans
en août dernier, le Leadership
Conference of Women Religious, qui regroupe environ 95 % des 59 000 religieuses apostoliques des États-Unis, a fait
savoir qu’il ne règlerait pas un cent pour une visitation apostolique qu’il n’a pas sollicité. On comprend un peu pourquoi quand on voit à quoi peut correspondre l’apostolat de ces
religieuses (photo)… Or la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et le Sociétés de vie apostolique, a chiffré la dépense à 1,1 million de dollars, ce qui
n’est pas rien. Les premières dépenses ont été supportées par le Saint Siège, mais elles ne portent
que sur les deux premières phases de l’enquête et sont les moins coûteuses. La première, qui s’est achevée le 31 juillet dernier, se limitait à des entretiens avec les supérieures. La seconde a
consisté en l’envoi de questionnaires, à la mi-août, à toutes les supérieures sur des thèmes à la fois quantitatifs et qualitatifs. Ces questionnaires devront être retournés complétés à Rome
avant le 1er novembre. Mais c’est la troisième phase qui coûtera le plus puisque de nombreuses congrégations feront l’objet d’une longue enquête sur place d’équipes des visiteurs aggrées par le
Saint Siège. Comment financer tout cela ? Pour le cardinal Franc Rodé, préfet de la Congrégation, la seule solution c’est de tendre la main aux évêques américains. C’est ce qu’il a fait
dans une lettre du 14 juillet, qui aurait du rester privée mais dont le contenu a été rendu public par le très progressiste National Catholic Reporter le 28 septembre, dans le but
évident de mettre Rome en difficulté. « Je demande à mes frères évêques, y écrit le cardinal Rodé, leur aide pour couvrir les dépenses qui vont être entraînées par travail
pour l’avenir de la vie religieuse apostolique aux États-Unis (…) Nous comptons sur votre soutien à cet effort ». Les dons, selon la lettre du cardinal, devant être directement adressés à la
Congrégation est spécifiant bien qu’ils sont destinés « à la visitation apostolique des Instituts religieux féminins des États-Unis ».
Signalons, en passant, que les communautés de religieuses contemplatives et cloîtrées n’entrent pas dans le champ d’investigation du Saint Siège…