Les entretiens en tête-à-tête qu’ont eus Benoît XVI et George Bush hier dans le bureau du Président à la Maison Blanche, après la partie publique de la réception du pape,
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ont duré une vingtaine de minutes et ont donné lieu à la publication d’un communiqué commun dont je vous offre la traduction :
« Sa Sainteté le pape Benoît XVI et le président George W. Bush se sont rencontré aujourd’hui [16 avril] dans le Bureau ovale de la Maison Blanche.
Le président Bush, au nom de tous les Américains, a souhaité la bienvenue au Saint Père, lui a présenté ses vœux d’heureux anniversaire, et l’a remercié pour l’assistance spirituelle et morale
qu’il offre à toute la famille humaine. Le Président a souhaité un grand succès au pape à l’occasion de son voyage apostolique et lors de son discours aux Nations Unies, et lui a exprimé sa
reconnaissance pour son prochain déplacement à “Ground Zero” à New York.
Pendant l’entretien, le Saint Père et le Président ont abordé plusieurs sujets d’intérêt commun entre le Saint Siège et les États-Unis d’Amérique, au nombre desquels les considérations morales et
religieuses auxquelles les deux parties sont engagées : le respect de la dignité de la personne humaine, la défense et la promotion de la vie, du mariage et de la famille, l’éducation des futures
générations, les droits humains et la liberté religieuse, le développement durable et la lutte contre la pauvreté et les pandémies, notamment en Afrique. Pour ce qui est de cette dernière, le
Saint Siège apprécie l’aide financière substantielle des États-Unis à cette région. Les deux parties réaffirment leur rejet total du terrorisme de même que la manipulation de la religion,
destinée à justifier des actions immorales et violentes contre des innocents. Elles ont ensuite brièvement évoqué la nécessité de s’opposer au terrorisme par des moyens appropriés respectueux de
la personne humaine et de ses droits [1].
Le Saint Père et le Président ont consacré un long moment de leurs entretiens au Moyen-Orient et notamment à la solution du conflit israélo-palestinien en accord avec la perspective de deux États
vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à leur soutien mutuel de la souveraineté et de l’indépendance du Liban, et à leur préoccupation commune de la situation en Irak et en particulier
de l’état précaire des communautés chrétiennes dans ce pays et ailleurs dans la région [2]. Le Saint Père et le Président ont exprimé leur espoir que la violence s’achève et que les
crises qui affectent cette région trouvent une solution rapide et complète.
Le Saint Père et le Président ont également abordé la situation en Amérique latine relativement, parmi d’autres sujets, aux immigrés, la nécessité d’une politique coordonnée vis-à-vis de
l’immigration, du traitement humain des immigrés et du bien être de leurs familles ».
[1] J’y vois là – mais ce n’est qu’une opinion – une critique implicite, de la part du Saint Siège, du traitement des terroristes – ou supposés tels – notamment à Guantanamo…
[2] On connaît la position de principe du Saint Siège sur l’Irak, toutefois les Américains y sont et leur départ précipiterait sans doute la disparition de ce qu’il reste de communautés
chrétiennes dans ce pays. Est-ce à ce “réalisme politique” auquel le Saint Siège s’est rallié ? Le texte semble le signifier implicitement – mais ce n’est encore qu’une opinion de