Voici un livre à prendre avec des pincettes. American Catholics Today : New Realities of Their Faith and Their Church [1] est un ouvrage collectif de sociologie religieuse, écrit par James D. Davidson, professeur de sociologie à la Purdue University (West Lafayette, Indiana), Mary L. Gautier, Senior Research Associate et Research Associate Professor au Center for Applied Research in the Apostolate/CARA à la Georgetown University (Washington D.C.), William V. D’Antonio et Dean R. Hoge, respectivement professeur adjoint et professeur émérite de sociologie à la Catholic University of America (Washington D.C.).
L’ouvrage s’appuie sur différents travaux antérieurs des quatre co-auteurs et sur un sondage Gallup réalisé en 2005 par téléphone auprès de 900 catholiques, en le comparant aux sondages précédents menés par ce même institut en 1987, 1993 et 1999 (avec une marge d’erreur de + ou – 9 points, ce qui semble assez considérable pour le béotien que je suis).
Les auteurs tentent notamment de déterminer le comportement vis-à-vis de l’institution ecclésiale, des jeunes catholiques, ceux qu’ils ont classés dans la catégorie « Millennial Generation » (génération du millénaire, moins de 27 ans d’âge), la dernière en date dans leur découpage sociologique après la génération pré-Vatican II (+ de 65 ans), la génération Vatican II (de 45 à 64 ans) et la génération post-Vatican II (de 27 à 44 ans).
On suivra les conclusions des auteurs quant aux tendances du clergé sur l’essence du sacerdoce en ce qu’elles corroborent celles constatées en France. Ainsi, alors que 94 % des prêtres de 35 ans ou moins (génération post-Vatican II et, marginalement, « Millenial Generation ») estiment que l’ordination sacerdotale imprime « un caractère permanent rendant [le prêtre] essentiellement différent du laïcat », seuls 70 % de ceux de la génération Vatican II le pensent. Quant à ceux d’avant, mieux vaut ne pas y penser…
On sera plus prudent sur leurs conclusions relatives aux tendances constatées chez les jeunes laïcs catholiques qui auraient « un lien plus ténu que leurs aînés avec l’Église », en ce que les premiers seraient moins disposés que les seconds à accepter l’enseignement de l’Église sur l’activité sexuelle ou le mariage, et quant à la pratique religieuse régulière (Messe, sacrements…). Les auteurs prêtent à l’un des jeunes sondés la pensée « qu’il est plus important de servir les pauvres que d’aller à la Messe ». Il faut d’urgence le renvoyer à une lecture méditée de Deus Caritas est et de Sacramentum Caritatis de Benoît XVI…
Les auteurs notent, et nous le soulignons, le « risque », selon eux, d’un élargissement du fossé entre la jeune génération de prêtres, plus orthodoxe que les précédentes, et la jeune génération de laïcs, moins orthodoxe que les jeunes générations qui les ont précédés. L’affirmation mériterait d’être approfondie et sans doute tempérée par deux autres constats que dressent ces mêmes auteurs. Le laxisme, peu discutable, d’une partie non négligeable des jeunes laïcs catholiques, provient, comme ils le reconnaissent eux-mêmes, d’un manque d’éducation sur les vérités de base de la foi, à tel point qu’ils ne connaissent pas suffisamment leur propre foi pour la transmettre à leurs enfants. C’est là un constat qui rejoint celui que nous pouvons faire en France, et qui démontre les carences, voire la faillite, de la « pastorale catéchétique » depuis les années 1960. Mais rien n’est perdu à cet égard et des moyens nouveaux de catéchèse sont à trouver et à développer. Le second constat, c’est l’existence d’une minorité non négligeable (environ 20 % selon les auteurs) dans le groupe des jeunes laïcs catholiques, assistant à la Messe et reçevant la Communion régulièrement, pratiquant le sacrement de la Réconciliation, et s’estimant « orthodoxe ». C’est cette supposée « minorité » et la majorité prouvée des jeunes prêtres « orthodoxes » qui préparent l’avenir de l’Église aux États-Unis, ce que nos auteurs ne soulignent pas laissant ainsi à des commentateurs oiseux le “plaisir” de tirer de 900 coups de téléphone des conséquences apocalyptiques : augmentation de la dépendance envers la conscience individuelle, diminution de la confiance pour les évêques, moindre participation des jeunes dans la vie de l’Église, exigence grandissante d’une plus grande participation des laïcs dans les prises de décision de la hiérarchie (Zeni Fox de la Seton Hall University)… Ce qui n’est rien moins que l’amorce du programme de la subversion de l’Église par tous ses dissidents, programme que vient de dénoncer, en gros et en détail, Karl Keating, l’animateur de Catholic Answers (http://www.catholic.com), dans son ouvrage Wolves in Sheeps Clothing [2], et sur lequel on reviendra bientôt.
L’ouvrage s’appuie sur différents travaux antérieurs des quatre co-auteurs et sur un sondage Gallup réalisé en 2005 par téléphone auprès de 900 catholiques, en le comparant aux sondages précédents menés par ce même institut en 1987, 1993 et 1999 (avec une marge d’erreur de + ou – 9 points, ce qui semble assez considérable pour le béotien que je suis).
Les auteurs tentent notamment de déterminer le comportement vis-à-vis de l’institution ecclésiale, des jeunes catholiques, ceux qu’ils ont classés dans la catégorie « Millennial Generation » (génération du millénaire, moins de 27 ans d’âge), la dernière en date dans leur découpage sociologique après la génération pré-Vatican II (+ de 65 ans), la génération Vatican II (de 45 à 64 ans) et la génération post-Vatican II (de 27 à 44 ans).
On suivra les conclusions des auteurs quant aux tendances du clergé sur l’essence du sacerdoce en ce qu’elles corroborent celles constatées en France. Ainsi, alors que 94 % des prêtres de 35 ans ou moins (génération post-Vatican II et, marginalement, « Millenial Generation ») estiment que l’ordination sacerdotale imprime « un caractère permanent rendant [le prêtre] essentiellement différent du laïcat », seuls 70 % de ceux de la génération Vatican II le pensent. Quant à ceux d’avant, mieux vaut ne pas y penser…
On sera plus prudent sur leurs conclusions relatives aux tendances constatées chez les jeunes laïcs catholiques qui auraient « un lien plus ténu que leurs aînés avec l’Église », en ce que les premiers seraient moins disposés que les seconds à accepter l’enseignement de l’Église sur l’activité sexuelle ou le mariage, et quant à la pratique religieuse régulière (Messe, sacrements…). Les auteurs prêtent à l’un des jeunes sondés la pensée « qu’il est plus important de servir les pauvres que d’aller à la Messe ». Il faut d’urgence le renvoyer à une lecture méditée de Deus Caritas est et de Sacramentum Caritatis de Benoît XVI…
Les auteurs notent, et nous le soulignons, le « risque », selon eux, d’un élargissement du fossé entre la jeune génération de prêtres, plus orthodoxe que les précédentes, et la jeune génération de laïcs, moins orthodoxe que les jeunes générations qui les ont précédés. L’affirmation mériterait d’être approfondie et sans doute tempérée par deux autres constats que dressent ces mêmes auteurs. Le laxisme, peu discutable, d’une partie non négligeable des jeunes laïcs catholiques, provient, comme ils le reconnaissent eux-mêmes, d’un manque d’éducation sur les vérités de base de la foi, à tel point qu’ils ne connaissent pas suffisamment leur propre foi pour la transmettre à leurs enfants. C’est là un constat qui rejoint celui que nous pouvons faire en France, et qui démontre les carences, voire la faillite, de la « pastorale catéchétique » depuis les années 1960. Mais rien n’est perdu à cet égard et des moyens nouveaux de catéchèse sont à trouver et à développer. Le second constat, c’est l’existence d’une minorité non négligeable (environ 20 % selon les auteurs) dans le groupe des jeunes laïcs catholiques, assistant à la Messe et reçevant la Communion régulièrement, pratiquant le sacrement de la Réconciliation, et s’estimant « orthodoxe ». C’est cette supposée « minorité » et la majorité prouvée des jeunes prêtres « orthodoxes » qui préparent l’avenir de l’Église aux États-Unis, ce que nos auteurs ne soulignent pas laissant ainsi à des commentateurs oiseux le “plaisir” de tirer de 900 coups de téléphone des conséquences apocalyptiques : augmentation de la dépendance envers la conscience individuelle, diminution de la confiance pour les évêques, moindre participation des jeunes dans la vie de l’Église, exigence grandissante d’une plus grande participation des laïcs dans les prises de décision de la hiérarchie (Zeni Fox de la Seton Hall University)… Ce qui n’est rien moins que l’amorce du programme de la subversion de l’Église par tous ses dissidents, programme que vient de dénoncer, en gros et en détail, Karl Keating, l’animateur de Catholic Answers (http://www.catholic.com), dans son ouvrage Wolves in Sheeps Clothing [2], et sur lequel on reviendra bientôt.
[1] Rowman & Littlefield, Inc., éditeurs, Lanham (Maryland), mars 2007, 205 p.
[2] Les loups revêtus de peaux de mouton. Voyez la présentation de ce travail d’énorme intérêt – présentation qu’on tâchera de traduire bientôt pour vous – à l’adresse suivante : http://www.catholic.com/projects/wolves_in_sheeps_clothing.asp