Anna Záborská est député slovaque chrétienne-démocrate. Membre de la Commission des droits des femmes et de l’égalité des genres, qu’elle a présidée pendant la précédente législature avant d’être remplacée par l’ancienne vice-présidente de la commission, une suédoise d’extrême-gauche, Eva-Britt Svensson. Anna Záborská préside l’intergroupe “Famille, protection de l’enfance, solidarité entre les générations”. Elle était invitée à l’Assemblée nationale le 17 mars dernier par l’association “Famille et Liberté” que préside le député du Nord Christian Vanneste.
Quel est le rapport de force au Parlement européen ?
« Je dois dire sincèrement que nous sommes en minorité au Parlement européen. Je peux évaluer la situation pendant la législature précédente. Pour le moment, je ne vois pas encore bien clair dans la situation actuelle. Peut-être cela s’est-il un peu déplacé vers le côté libéral, socialiste. Premièrement les libéraux sont plutôt socialistes que de notre côté, les chrétiens démocrates. Cela n’était pas comme ça durant la législature précédente. Et aussi dans le groupe PPE, je pense qu’il y a plus de « chrétiens light ». Un exemple que vous connaissez peut-être, Jean-Marie Cavada qui appartenait à un groupe libéral pendant la législature précédente. Il était le président de la commission pour la liberté civile, il était le leader de toutes les résolutions adoptées par cette commission qui soutenait les droits des « familles » homosexuelles, de l’adoption par les couples homosexuelles, etc. Et maintenant, il est membre du PPE. Je n’arrive pas à le comprendre. C’est un ami à moi et je le vois beaucoup mieux parmi les libéraux. Pendant la législature précédente, (…) il y avait autour de 280 députés qui votaient avec moi, c’est un peu plus qu’un tiers. Maintenant, Je n’ai pas encore fait le compte mais je pense que ce sera un peu moins… (…) Par exemple, nous avons voté il y a six semaines, un rapport d’évaluation des droits des femmes et des hommes en 2009. Pour la première de l’histoire de l’UE, dans ce rapport est mentionné explicitement un “droit à l’avortement” dans l’UE. Avant nous avions parlé du “droit à l’avortement” en Afrique, dans des pays en développement parce que la politique étrangère est une compétence de l’UE. »
L’Union européenne menace-t-elle le principe de subsidiarité ?
« C’est la Cour européenne des droits de l’homme qui va détruire la subsidiarité ».
A la question de savoir quel député français au Parlement européen défend le mieux les valeurs familiales, Anna Záborská nous cite spontanément… Philippe de Villiers.
Selon elle, le Parlement européen – y compris sa composante socialiste – est en train de prendre conscience de l’hiver démographique dans lequel est plongée l’Union européenne. Mieux vaut tard que jamais…
TC et AL