Dimanche dernier a eu lieu l’ordination épiscopale des abbés Lemmens, Hudsyn et Kockerols, désormais vicaires généraux et évêques auxiliaires de Mgr Léonard. Je reviens ainsi sur la « série belge », que j’avais laissée en suspens depuis le début du mois de mars.
La cérémonie d’ordination tenue à la basilique nationale du Sacré Coeur de Koekelberg, à Bruxelles, valait le déplacement. C’était comme si rien n’avait changé depuis les années Suenens-Danneels. « Animée » par un choeur qu’on aurait cru sorti du Kathmandou des années 1968-1970, la « célébration » tenait plus de la kermesse que de la messe. Faut-il s’étonner que la foule ait été dissipée (conversations à voix haute sans aucune retenue, applaudissements, cris, hululements) quand le clergé lui-même ne donnait guère un exemple de recueillement ? Dans un bruit (au sens moral aussi bien que physique) permanent, il fut presque impossible de trouver un moment de recueillement. Ce fut une « belle » illustration de ce que le cardinal Ratzinger a appelé « l’autocélébration de la communauté ». On voit mal quelles circonstances atténuantes accorder à Mgr Léonard : ordonnant ses trois nouveaux collaborateurs, il était le “maître de maison”, officiant comme tête de l’Eglise locale, entouré de son peuple et de son presbyterium. Difficile de trouver une circonstance plus emblématique, où il serait davantage « aux commandes ». Certains seront déçus de voir que la réforme de la réforme n’est pas au programme de l’archevêque, mais ce n’est, en somme, que la face liturgique du problème. Dont un autre versant est la question des personnes. L’an dernier, certains nous avaient expliqué qu’il ne fallait pas mal interpréter le fait que Mgr Léonard avait obtenu le départ de ses auxiliaires Vancottem et De Kesel à Namur et à Bruges. A les en croire, c’était pour faire place nette à Malines-Bruxelles et repartir du bon pied dans l’archidiocèse. Comme nous avons à présent un auxiliaire mi-chèvre mi-chou (Mgr Lemmens) et deux qui sont véritablement les dauphins de leurs prédécesseurs (NNSS Hudsyn et Kockerols), cette explication tombe d’elle-même. Remplacer quelqu’un par son clone, peut difficilement s’interpréter comme une volonté de changement. Malines-Bruxelles reste donc fermement dans la ligne des années Suenens-Danneels. Et bien sûr, l’orchestre continue à jouer sur le pont du Titanic…
(A suivre)