Le Saint-Père a visité dimanche Carpineto Romano, la ville natale du pape Léon XIII (1810-1903). Il a célébré la messe, sur la place des « Monti Lebini » encaissée entre les maisons et les montagnes, où la foule s’était rassemblée.
Pour comprendre le magistère de Léon XIII, il faut comprendre que celui-ci est profondément lié au primat de Dieu, a expliqué Benoît XVI dans son homélie. Ce n’est pas facile de suivre le Christ et cela ne peut dépendre « d’enthousiasmes et d’opportunismes ». Cela doit être « une décision pondérée » prise après s’être demandé : « Qui est Jésus pour moi ? ». Le pape a souligné que les desseins de Dieu sont « insondables » mais « les interrogations de l’homme de tous les temps qui cherche la vérité sur Dieu » trouvent des réponses en Jésus Christ.
« Ceci reste toujours la base de tout, pour chaque chrétien, y compris le pape, a ajouté Benoît XVI. Sans la prière, c’est-à-dire sans l’union intérieure avec Dieu, nous ne pouvons rien faire, comme Jésus l’a clairement dit à ses disciples au cours de la dernière Cène ».
Le pape a souligné un deuxième aspect de la personnalité de Léon XIII, qui dérivait aussi du primat de Dieu et que l’on retrouve « dans l’action publique de tout pasteur de l’Eglise ».
« Tout pasteur est appelé à transmettre au peuple de Dieu, non pas des vérité abstraites mais une ‘sagesse’, c’est-à-dire un message qui conjugue foi et vie, vérité et réalité concrète. Avec l’aide de l’Esprit Saint, le pape Léon XIII a été capable de faire cela à une période de l’histoire qui figure parmi les plus difficiles pour l’Eglise, en restant fidèle à la tradition et en même temps en affrontant les grandes questions en suspens ».
Benoît XVI a rappelé quelle a été la contribution de Léon XIII sur le « chemin de la civilisation » en expliquant que « la nouvelle fraternité chrétienne dépasse la séparation entre ceux qui sont esclaves et ceux qui sont libres, et déclenche dans l’histoire un principe de promotion de la personne ». Celui-ci « conduira à l’abolition de l’esclavage, mais aussi à surmonter des barrières qui existent encore », a-t-il ajouté.
Benoît XVI a rappelé que Léon XIII a consacré une encyclique à l’esclavage : Catholicae ecclesiae, publiée en 1890.
Thibaud COUPRY