C’est le constat fait en Australie au terme d’une étude grandeur nature des suites d’avortements chirurgicaux et chimiques réalisés en 2009 et 2010 dans le South Australia. L’information devrait jeter le discrédit sur le message promotionnel des diffuseurs du RU-486 qui vantent l’avortement chimique comme étant plus « sûr » – comme l’explique le journal The Australian.
Pas un pays sûr pour les petits… |
Près de 7.000 interventions réalisées au cours de la période dans cet Etat australien ont été prises en compte : il s’avère que dans 3,3 % des cas d’avortements chimiques au mifépristone (RU 486) au cours du 1er trimestre, la femme était revenue au service des urgences d’un hôpital, contre 2,2 % des femmes ayant subi un avortement chirurgical.
La proportion des femmes admises à l’hôpital à la suite de leur avortement (hors urgences) a même atteint 5,7 % des utilisatrices du mifépristone contre 0,4 % des patientes ayant subi une opération, et ayant besoin de soins post-chirurgicaux.
L’Australie n’a autorisé le RU 486 qu’en 2006 et il s’est trouvé un professeur de médecine pour expliquer que le pays se trouve encore au début de la « phase d’apprentissage » quant à l’utilisation de la molécule… Encourageant !
Quant aux infections ayant justifié une hospitalisation post-abortive, elles ont touché une femme sur 1.500 pour les avortements chirurgicaux précoces, contre 1 pour 480 dans le cadre d’avortements chimiques. « Statistiquement insignifiant », mais quand même.
Il est vrai que le taux de complications après des avortements de 2e trimestre, souvent pratiqués pour éliminer un bébé présentant une anomalie, atteint 33 % aux termes de l’étude.
Le nombre de doses létales – pour l’enfant ! – de RU 486 prescrites et répertoriées en Australie par l’administration des Biens thérapeutiques (sic) a atteint 11.173 depuis son autorisation en 2006 et le procédé ne représente qu’une fraction des avortements totaux, quelque 100.000 par an.
Mais en Australie du Sud le taux de recours à l’avortement chimique atteint déjà plus d’un sur 5.
L’étude des Drs Ea Mulligan et Hayley Messenger a porté sur la plus grande part des quelque 9.000 avortements enregistrés en Australie du Sud en 2009 et 2010 ; quel que soit l’angle adopté, l’avortement chimique devait s’y révéler plus périlleux. Ainsi en va-t-il de l’incidence de complications graves : deux des 5.823 patientes « chirurgicales » étudiées ont souffert d’hémorragie importante (perte de plus d’un litre de sang) lors de leur avortement de 1er trimestre, soit un petit 1 pour 3.000, tandis qu’elles étaient quatre pour 947 utilisatrices du RU 486 à avoir connu une hémorragie aussi sévère, plus d’une pour 230.
Le Pr Caroline da Costa, obstétricienne, qui a fait pression pour introduire l’avortement chimique en Australie, estime que ces taux de complications restent très bas et veut aussi rassurer en expliquant que la procédure est très neuve pour les personnes qui y recourent et qu’il n’est pas étonnant de voir un « petit nombre » se présenter aux urgences au vu de « l’importance de la douleur et (ou) de l’hémorragie ». Les complications n’en seraient donc pas parce qu’elles sont normales…