Lundi après midi, lors d’une téléconférence, quatre responsables laïcs de départements de l’USCCB ont redit le refus des évêques de la version “Sénat” de l’ObamaCare, laquelle exige
« une amélioration substantielle » pour être moralement acceptable.
John Carr, directeur exécutif du département Justice, Paix et Développement humain, Kevin Applby, directeur du bureau de la Politique sur les migrants et des Affaires publiques,
Kathy Saile, directeur du bureau des Affaires politiques intérieures, et Richard Doerflinger, directeur associé du secrétariat pour les Activités pro Vie ont redit que la version
d’ObamaCare qui va être discutée au Sénat à partir de lundi prochain, n’est pas à la hauteur à trois égards : le financement de l’avortement et le respect de la clause de conscience, les
droits des immigrés à la santé, et le caractère accessible et abordable des soins (24 millions d’Américains vivant en dessous du seuil de la pauvreté en sont toujours exclus dans le projet de
loi).
John Carr explique : « Abandonner, pour la première fois depuis Roe vs. Wade, le précédent du non financement fédéral de l’avortement, dire que les gens seront légalement
obligés de payer pour l’avortement d’autres personnes, constitueraient un échec fondamental (…) Laisser en place les protections existantes contre le financement fédéral de l’avortement,
franchement, cela semble un but modeste » comme c’est aussi un but modeste que « d’être assuré que l’accès aisé et abordable aux soins est vraiment abordable et accessible. »
Pour les porte-parole de l’USCCB « Qu’on considère cela bien ou mal, le statu quo dans notre pays c’est que l’avortement est légal autant que disponible, mais que personne ne
doit être obligé de payer pour l’avortement d’une autre personne avec l’argent de ses impôts ou celui de sa police d’assurance-santé exigée par la loi. »
« Notre espoir, conclut Carr, c’est qu’après en être arrivés là nous nous sommes, le Sénat, et à la finale le Congrès et le pays, arrivent au but qu’ont fixé les évêques :
celui d’une authentique réforme de la santé qui respecte et protège la vie, la dignité, la santé et la conscience de tous. » C’est évidemment le minimum, ce n’est pas négociable et c’est le
sentiment d’une grande majorité d’Américains.
Le dernier sondage Rasmussen, publié lundi, est sans équivoque à cet égard : 56 % des interrogés sont opposés (43 % absolument opposés) à l’ObamaCare, tandis que seuls 38 % se
disent favorables (21 % très favorables). Depuis que Rasmussen a lancé ce type de sondage en juin dernier (une dizaine a été publiée), l’intérêt pour l’ObamaCare n’a cessé de
diminuer dans l’opinion alors que le désaveu a constamment progressé. Une chute qui entraîne aussi celle de la popularité d’Obama : 27 % approuvent sans réserve sa politique alors que 42 %
la désapprouvent totalement…
Reste au évêques à trouver le sénateur Démocrate qui sera assez courageux pour proposer un amendement similaire à l’amendement Stupak/Pitts de la Chambre des
Représe
ntants. On parle beaucoup en ce moment du sénateur Démocrate de Pennsylvanie
Robert (Bob) Casey (photo), un catholique hostile aux “droits” à l’avortement. Aura-t-il ce courage ?
Une affaire à suivre. Et que je me suis engagé à suivre depuis ses débuts pour que vous soyez le mieux possible informé sur cette affaire aux implications considérables – et je serais d’ailleurs
curieux de savoir sur quel autre média français on traite de l’ObamaCare avec autant d’attention que sur americatho…