Au Bangladesh, les responsables du contrôle de la population, et plus précisément le « Directorat général » du Planning familial de Comilla ont mis en place de nouvelles mesures pour s’assurer que la population locale est bien au contact des agents de ses services. Il s’agit de redonner vie à une activité « moribonde » dont les responsables sont soupçonnés de tirer au flanc.
Alors, comment faire ? Simple : l’organisme a recueilli les numéros de téléphone de toutes les femmes actuellement enceintes du district de Comilla. Puis, par un système de carottage, les responsables du Directorat contacteront des mamans enceintes prises au hasard pour leur demander si un agent de terrain leur avait bien rendu visite.
L’histoire ne dit pas si ces jeunes femmes dans l’attente d’un heureux événement se verront expliquer que la visite du « planificateur familial » aurait pu éviter l’apparition du tout-petit qui grandit dans leur sein, mais quoi qu’il en soit le mauvais goût de la campagne est patent.
C’est un secrétaire d’Etat à la Santé et au Bien-être familial, Mozibur Rahman Fakir, qui a lancé officiellement la campagne, ce jeudi, en faisant le premier appel téléphonique. Le programme, baptisé « Mayer Hashi », vise à s’etendre à l’ensemble du Bangladesh pour faciliter la diffusion de la contraception et, surtout, limiter la taille de la population, et s’accompagnera d’une mise en œuvre stricte, désormais, du programme de planning familial en vigueur.
Ce programme, il est intéressant de le noter, est financé par le contribuable américain à travers USAID.
Fakir a précisé que le programme a pour but de multiplier le recours à la contraception de longue durée ou « permanente » : les dispositifs intra-utérins (abortifs), les implants et, pour les couples ayant deux enfants, la stérilisation masculine et féminine.
Le directeur du projet Mayer Hashi, Abu Jamil Faisel, a précisé que la campagne ferait appel à des outils de « conscientisation » puisque son message sera diffusé par la voie d’affiches, du théâtre de rue, de chants folkloriques (sic !), de programmes vidéos et de publicités télévisées.