A propos de la réunion d’Assise, je lis cette intéressante réaction sur le site Benoît et moi:
« Le P. Scalese, avec qui je suis généralement d’accord, reproche au Saint-Père de prendre un risque: que sa démarche ne soit détournée de son intention par les medias, et que l’opinion publique ne retienne que l’aspect « syncrétisme », « relativisme ». En « s’alignant », il se « gagnerait » en quelque sorte une neutralité bienveillante de leur part, qui irait jusqu’à fermer les yeux sur de menues incartades « folkloriques » dans le domaine liturgique, par exemple.
Si l’on suit ce raisonnement, il y aurait donc pour le Pape au moins deux formes de censure, entre lesquelles sa marge de manoeuvre serait pratiquement nulle:
– une censure au premier degré, ou directe: tout ce qu’il n’a pas le droit de dire ou faire, sauf à se faire massacrer par les medias (Ratisbonne, Williamson, « capote » version 1, etc…). Cette censure est relayée par les cathos de gauche.
– une censure au second degré: tout ce qu’il peut dire ou faire, prenant le risque, en se faisant encenser par les medias, que ceux-ci ne subvertissent ses propos, et ne renversent ses intentions aux yeux de l’opinion (livre-interviewe avec Seewald, « capote » version 2, Assise). C’est celle qui a l’agrément des cathos de droite.
Mais ce raisonnement oublie que la principale « arme » du Pape, c’est la prière, qu’il n’a de compte à rendre qu’à Dieu, qu’il voit les choses « d’en haut », et qu’il n’est le jouet – encore moins l’otage – ni des idéologies, ni des hommes qui sont derrière, cachés ou pas. Et surtout pas de la soi-diasant « opinion publique ». »
Je suis pour ma part, comme le P. Scalese, sensible au risque de « communication » de cette réunion, mais j’avoue que cette réaction me semble assez saine: effectivement, il n’appartient pas à l’opinion publique, fût-elle catholique, de dicter au Pape ce qu’il doit faire ou ne pas faire!
il est bien certain que le Pape n’a pas à écouter les journaux sur sa conduite ou celle de l’Église.