Suite du texte du cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, à propos de la prière multireligieuse. Le futur pape pose des conditions, conditions qu’il respectera certainement en octobre prochain à Assise :
Je vois deux conditions fondamentales :
1. Une telle prière multireligieuse ne peut être la situation normale de la vie spirituelle, elle ne peut être qu’un signe dans des situations extraordinaires où un cri commun se lève, un cri qui secoue les cœurs humains et doit toucher en même temps le cœur de Dieu.
2. Un tel procédé s’accompagne quasi inéluctablement de la séduction de fausses interprétations et de la tentation de l’indifférentisme face au contenu de ce que l’on croit ou ne croit pas. C’est pourquoi, de tels procédés doivent rester des exceptions et surtout faire l’objet d’une clarification rigoureuse de ce qui se passe et de ce qui ne se passe pas. Cette clarification doit mettre en lumière le fait qu’il n’existe pas « les religions » en général, que la conception commune de Dieu ou la foi commune n’existe pas, que la différence ne touche pas seulement le domaine des images et des formes d’expressions changeantes, mais aussi les décisions fondamentales elles-mêmes. Cette clarification est importante, non seulement pour les participants de l’événement, mais pour tous ceux qui en sont témoins ou qui en sont informés de quelque manière. Cet événement doit être assez clair en lui-même et devant tous pour ne pas devenir une manifestation du relativisme par lequel il serait anéanti dans sa raison d’être.