On ne peut pas parler de Bayard sans rappeler la fameuse Bible éditée par cette maison, avec l’Imprimatur épiscopale. Mgr Guillaume, alors évêque de Saint Dié, écrivait pourtant au terme d’une analyse :
La Bible Bayard est une œuvre littéraire, elle n’est pas une Bible chrétienne, encore moins catholique. À ce titre, elle n’avait pas besoin d’un Imprimatur. Mais, comme elle est éditée par une maison catholique, elle devrait le recevoir, en conformité avec le Code de Droit Canonique (canon 825). Cela explique l’embarras et l’ambiguïté de la déclaration de la Commission doctrinale des Evêques de France, imprimée en caractères minuscules sur la première page. Il est vrai que cette déclaration a été obtenue au terme d’un chemin difficile et douloureux.
Mais avec l’Imprimatur, le mal a été commis. La Commission doctrinale des évêques de France, composée de sept évêques dont un cardinal, est un organe officiel de l’épiscopat français. A ce titre, elle en engage la responsabilité. Qu’a-t-elle donc écrit sur la nouvelle bible ? Elle « reconnaît que l’appareil critique, comportant introductions, notes et glossaire, permet d’inscrire cette traduction dans la tradition vivante de la foi catholique ». En conséquence, la Commission doctrinale « en encourage la lecture ». Et ce jugement n’a pas été contredit par le CEF depuis.
Dans Présent du 31 décembre, Jean Madiran relevait :
Une question que Peter Seewald pose à Benoît XVI, page 226 de Lumière du monde, commence ainsi : Contrairement à ce qu’on a longtemps cru, les Evangiles n’ont pas été écrits bien après les événements, mais juste après eux. Ces textes ont en outre été transmis avec une fidélité sans pareille… »
Vraiment : on a longtemps cru ! Qui donc est cet « on » si longtemps retranché dans une erreur aussi cardinale ? Cet « on » n’est pas l’Eglise, telle qu’elle n’a cessé de s’exprimer par son magistère et par sa liturgie, par la doctrine et par l’exemple de ses saints, par son peuple fidèle qui ne s’est jamais arrêté de croire que les évangiles avaient bien été écrits « juste après » la vie de Jésus, et que ces écrits avaient bien été transmis « avec une fidélité sans pareille ». […] La foi de l’Eglise n’a pas failli. Mais les Importants médiatico-sociologiques du catholicisme, eux, oui. Ils continuent de croire ce qu’ils ont longtemps cru, Peter Seewald est trop optimiste, ou ne connaît pas la France. La Bible Bayard n’est pas si ancienne, elle est de 2001, elle a été répandue à des centaines de milliers d’exemplaires dans la francophonie, et cela continue, garanti et vanté pour son « appareil critique » par la commission doctrinale de l’épiscopat : et cet « appareil critique » affirme « scientifiquement » qu’aucune des paroles de Jésus dans l’Evangile n’est authentique, elles auraient été inventées par des scribes s’inspirant de «la richesse culturelle de tout le Proche-Orient». Cette Bible des Editions Bayard (celles qui éditent notamment La Croix) n’a toujours pas été rétractée.
Et Bayard entretient toujours d’excellents relations avec la CEF.