Le nouveau président de l’Académie pontificale pour la vie, l’Espagnol Mgr Ignacio Carrasco de Paula, vient de remonter les bretelles au chef du gouvernement espagnol après l’entrée en vigueur le 5 juillet dans ce pays d’une loi légalisant l’avortement.
Cette loi est “insensée, absolument insensée, et correspond à la mentalité” de Jose Luis Rodriguez Zapatero, le chef du gouvernement socialiste, qui “est incapable de comprendre ce qu’est un droit”, déclare Mgr Carrasco dans un entretien accordé au mensuel catholique italien en ligne Il consulente re.
“Tout ce qui lui est présenté comme un droit, il le promeut, mais il est incapable de comprendre ce qu’est un droit”, ajoute le prélat qui a récemment succédé à Mgr Rino Fisichella à la tête de cette institution de la curie romaine (le gouvernement de l’Eglise catholique) dont il était jusqu’alors le chancelier.
Il y a “de plus en plus une tendance à introduire, de façon très subtile, la doctrine des droits absolus individuels dans les rapports entre médecin et patient” et ce, “pas seulement en Espagne”… Le médecin “commence à céder le pas au juge car, en matière de droits, c’est le juge qui est compétent et non le médecin”. Mgr Carrasco sait de quoi il parle : il est diplômé en médecine et en philosophie…
Avec le nouveau texte, “la femme peut décider de faire ce qu’elle veut, sans consulter ni rendre de comptes à personne sur son choix”, s’est indigné le prélat membre de la prélature de la Sainte-Croix (l’Opus Dei). Une sorte de mater familias disposant de la matria potestas, c’est-à-dire du droit de vie ou de mort sur son enfant avant sa naissance…
Dans cet entretien, Mgr Carrasco fixe deux thèmes prioritaires de travail de l’Académie pontificale pour la vie : le syndrôme post-avortement et les banques de sang de cordon ombilical.
Ayant enseigné, il livre une anecdote sur ses élèves, tous sauf un (pour des raisons religieuses) partisans de l’élimination des enfants très gravement handicapés. 12 mois plus tard, au contact de ces enfants et de leur souffrance, les étudiants étaient “libérés du manteau de la conformité” et ignoraient désormais ce que “la culture et les médias de masse – influencés par la loi du profit – leur avaient imposés”.
Arthur Leroy