La Grande-Bretagne – malgré un fort taux d’utilisation de contraception et un programme de prétendue éducation sexuelle envahissante – connaît un taux inquiétant de grossesses adolescentes et d’infection de jeunes par des maladies sexuellement transmissibles. L’Institut national d’excellence clinique (NICE) vient donc de recommander que les médecins généralistes questionnent leurs jeunes patients, dès l’âge de 13 ans, et quel que soit le motif de consultation, sur leur “vie sexuelle”. L’interrogatoire pourrait durer de 15 à 20 minutes et en cas de confirmation d’une activité sexuelle, le jeune se verrait proposer une forme de contraception, y compris la pilule du lendemain ou une contraception à long terme, tel un implant.
Au Royaume-Uni le choix du médecin est réservé aux plus fortunés. Les parents britanniques vont-ils devoir tolérer que leurs jeunes gamins soient initiés aux pratiques sexuelles à la faveur d’une banale grippe par un médecin d’Etat ? Pour le Dr Trevor Stammers, de la “Family Education Trust”, ce genre de directive conduit à abandonner tout discours cohérent en faveur de l’abstinence et, “dimension plus sinistre”, aboutira à “aggraver la sexualisation croissante des très jeunes adolescents”.
Le Daily Telegraph, qui rapporte cette critique, donne quelques statistiques : le coût des grossesses adolescentes, 63 millions de livres par an ; le taux de naissances vivantes chez des jeunes femmes de 15 à 19 ans : 26 pour mille ; et les cas de chlamydia : 109.000 diagnostiqués l’an dernier, soit une hausse de 223 % depuis 1996.