Dans sa dernière lettre aux Amis et Bienfaiteurs du Séminaire Saint-Curé d’Ars (Flavigny), l’abbé Guillaume Gaud, FSSPX, évoque le combat surnaturel :
« Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie. »
« Ils ont vaincu Satan par le sang de l’Agneau et par la Parole à laquelle ils ont rendu témoignage, et pour laquelle ils ont méprisé leur vie jusqu’à mourir. » Et saint Paul affirmait au soir de sa vie : « j’ai combattu le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai maintenu la Foi A présent, m’est réservée la couronne des justes. »
« Mais dans toutes ces épreuves, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. »
Il faut participer au combat du Christ pour partager sa victoire. Les chrétiens ont besoin pour cela de prêtres qui les guident avec sûreté en ces temps troublés, et prennent avec courage et réalisme les décisions salutaires, sans se réfugier dans le silence.
On attend des chefs de l’Église un enseignement clair et solide.
Dans un contexte de perte totale de repères et de la civilisation chrétienne. les hommes ont besoin avant tout de posséder fermement les bases de la foi catholique. Ce sera le point de départ du renouveau. Il faut donc enseigner le catéchisme, d’une façon évangélique, claire et précise. Mais pour cela, les prêtres doivent eux-mêmes posséder le trésor de la tradition multiséculaire.
Qu’ils rappellent constamment la vraie raison d’être de l’Église.
Alors que l’axe du gouvernement actuel de l’Église paraît de plus en plus être celui de la relation de circonstance, donnant des gages aux idéologies dominantes déversées partout par les médias — réchauffement climatique, immigration, révolution LGBT, démocratisation des structures de gouvernement de l’Église — la Fraternité Saint-Pie X rappelle constamment que le Christ a fondé l’Église pour sauver les âmes, et que « le salut ne réside en aucun autre que Jésus- Christ » et l’Église catholique qu’il a fondée, « qui est son corps », et qu’à elle seule II a donné les moyens de salut. Tous les dévouements sociaux de l’Église visent l’union des âmes à Jésus-Christ.
Qu’ils encouragent les laïcs à mettre en pratique le règne social du Christ.
Contrairement à ce qu’affirment nos évêques de France, l’Église a toujours et partout cherché à instaurer des sociétés chrétiennes et non la laïcité, qui ouvre la porte à toutes les erreurs et à tous les vices. La Fraternité travaille à cette mission à long terme, peu importe si la situation actuelle semble difficile. La Sainte Église est passée par des moments bien critiques dans son histoire. Elle encourage les fidèles à se concentrer sur la reconstruction d’une chrétienté enracinée, en commençant par les familles, écoles, prieurés, réseaux et missions. Elle soutient l’effort collectif des catholiques qui travaillent en ce sens.
Qu’ils transmettent une vision claire et stimulante de la crise touchant l’Église.
- La première étape est la résistance.
Monseigneur Lefebvre a su se positionner comme un défenseur de la Tradition catholique, refusant les réformes du Concile Vatican II, dans la mesure où celles-ci s’opposaient à l’enseignement constant de l’Église, et ouvraient la porte à un éloignement progressif des principes qui avaient sanctifié le monde pendant des siècles.
« Eh bien, nous résistons et nous résisterons. Non pas par esprit de contradiction, non pas par esprit de rébellion, mais par esprit de fidélité à l’Église, par esprit de fidélité à Dieu, par esprit de fidélité à Notre-Seigneur Jésus-Christ, par esprit de fidélité à tous ceux qui nous ont enseigné notre sainte religion, par esprit de fidélité à tous les papes qui ont maintenu la Tradition. Et c’est pourquoi nous sommes décidés à tout simplement continuer, à persévérer dans la Tradition, persévérer dans ce qui a sanctifié les saints qui sont au Ciel. Faisant cela, nous sommes persuadés de rendre un service immense à l’Église. à tous les fidèles. »
- La deuxième étape est la mise en lumière théologique de la crise.
La Fraternité présente une vision claire de la crise qui secoue l’Église actuellement : la crise interne à l’Église vient principalement de l’adoption depuis Vatican II d’un nouveau rapport entre l’Église et le monde, inventé par les libéraux, faisant fi de la réalité des forces du mal à l’œuvre dans le monde. Il produit l’infiltration dans l’Église des idées et des mœurs destructrices, prônées par la révolution.
- La troisième étape est d’inverser ce rapport.
Le remède de fond réside dans la rectification de ce nouveau rapport. Que l’Église arrête d’être à la remorque du monde, mais soit son médecin aimant. Qu’elle cherche à forger une société civile chrétienne. Quelle prêche la Vérité sans accommodement, qu’elle rayonne la Pureté qui guérit, qu’elle donne la Charité jusqu’au sacrifice de soi.
- La quatrième étape est de construire.
La victoire ne réside pas dans la passivité, mais dans l’action. Monseigneur a été un fondateur. Il a créé. La Fraternité l’a suivi dans sa méthode, avec plus de 170 prieurés, et 800 lieux de messes implantés dans 35 pays. Car l’issue du combat est sur le terrain.
Chef hors norme, il sut se démarquer de la masse, ne pas se laisser arrêter par les interdits romains, pour guider les catholiques sur un chemin qui les mènera hors de la crise. Conduit par un esprit de défense de la Foi (« Notre victoire qui a vaincu le monde, c’est notre Foi »), allié à une grande humilité, il respirait l’esprit de victoire et sut prendre des décisions réprouvées à Rome, parce que d’une absolue nécessité, comme celle de sacrer des évêques sans mandat du pape. Il renforça ainsi la confiance et l’espoir chez les catholiques fidèles.
