Selon La Croix, entre 2000 et 2023, le nombre de religieux et religieuses en France est passé de 66 000 à 22 000, et pourrait tomber sous la barre des 10 000 d’ici 2045.
Selon l’Observatoire du patrimoine religieux (OPR), il existerait actuellement 320 monastères – abbayes, couvents et prieurés – actifs en France, dont 280 de femmes et 40 d’hommes. Deux à trois fermeraient par mois en moyenne. En 2025, l’âge moyen est de 79 ans pour les femmes, de 69 ans pour les hommes. En 2023, 230 religieuses et 14 religieux avaient plus de 100 ans.
Pour pallier la baisse des vocations, de nombreux instituts font appel à leurs fondations sur d’autres continents. Les communautés sont de plus en plus internationales : 42 % des supérieurs de congrégations, hommes et femmes, élus en 2024 étaient ainsi d’origine étrangère.
Si l’effondrement est visible partout, la baisse la plus drastique a lieu dans les instituts apostoliques, particulièrement féminins. Entre 2015 et 2023, le nombre de religieuses apostoliques a baissé de 30 %.
En revanche, les congrégations plutôt classiques avec une identité marquée connaissent un certain succès, à l’image des dominicains de la province de Toulouse, de certains carmels, des cisterciennes de Boulaur, qui ont repris l’abbaye Notre-Dame-des-Neiges, ou de communautés traditionalistes. Ainsi l’abbaye du Barroux reprendra celle de Bellefontaine, que les moines ont quittée mi-novembre. « On dit parfois que les communautés qui marchent, ce sont les 3G : guimpe, grille et grégorien », sourit une mère supérieure de communauté contemplative. « Il y a un attrait pour la radicalité : si on donne sa vie, on y va à fond, avec un habit pour que ça se voie », assure-t-elle.

