Le Vatican a réagi aux affirmations selon lesquelles un changement concernant la messe traditionnelle en latin serait mis en place sous le pape Léon XIV.
Un porte-parole du Dicastère pour le Culte et la Discipline des Sacrements a précisé que le Pape n’a pas l’intention d’abroger le motu proprio Traditionis Custodes, promulgué par son prédécesseur le Pape François en 2021, qui imposait des restrictions importantes à la célébration de la messe traditionnelle en latin.
Le pontife autorisera en revanche des dispenses de deux ans pour les évêques qui en feront la demande, ce qui est déjà la norme directive.
Mgr Enda Murphy a déclaré au Catholic News Service qu’il ne s’agit là que d’une « réaffirmation de la pratique du Dicastère… depuis l’entrée en vigueur du motu proprio ». Cette clarification souligne donc la continuité plutôt que le changement, et indique qu’il n’y a aucune révision des restrictions énoncées dans Traditionis Custodes.
Monseigneur Enda Murphy a apporté des précisions supplémentaires concernant les rapports de la réunion plénière de la Conférence des évêques catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles qui suggéraient la mise en œuvre d’une politique selon laquelle tout évêque demandant une dispense pour la célébration de la messe traditionnelle en latin se la verrait accorder.
Il a déclaré que lors d’une réunion privée entre le nonce apostolique en Grande-Bretagne et les évêques – qui a conduit aux rumeurs de changement de politique –, l’archevêque Buendía a déclaré aux évêques que le pape « n’abrogerait pas Traditionis Custodes » mais autoriserait les ordinaires diocésains qui en feraient la demande au Dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements à accorder une exemption de deux ans, renouvelable, pour les célébrations selon le Missel romain de 1962.
Néanmoins, de nombreux catholiques continuent de s’interroger sur la situation. Si la déclaration du Vatican n’annonce pas un retour en arrière sur les normes fondamentales du document de 2021, The Pillar rapporte que « Léon XIV demandera au cardinal Arthur Roche, préfet du dicastère, de faire preuve de générosité en accordant les demandes de messes en latin ».
Bien que le régime d’exemption de deux ans soit familier à de nombreux diocèses, il a été noté que des demandes similaires sous le pape François ont souvent été refusées ; le fait que les évêques diocésains puissent maintenant s’attendre à de nouvelles dispenses, ainsi que les directives que le cardinal Roche aurait reçues du pape, a ravivé les questions et les tensions concernant l’application incohérente de la tradition.
Par ailleurs, « l’impression [donnée par le nonce] était que le pape souhaite que la porte reste ouverte et non pas rétrécie ou fermée », selon un membre du clergé présent lors du discours.
Bien que la messe de 1962 soit toujours soumise à des restrictions en vertu de Traditionis Custodes, il semblerait, d’après les derniers développements, que les évêques qui demandent maintenant une dispense aient des raisons plus solides d’espérer obtenir une exemption de deux ans, même si les normes sous-jacentes restent inchangées.
Pourtant, comme l’ont fait remarquer de nombreux commentateurs, ces dernières assurances n’ont guère contribué à apaiser les inquiétudes, beaucoup rappelant les années de demandes rejetées sous le précédent mandat et mettant en garde contre les conséquences d’une incertitude persistante.
