Aleteia consacre un article « Le retour du rite tridentin à Saint-Pierre » à la messe traditionnelle célébrée dans le cadre de la clôture du Pèlerinage Ad Petris Sedem.
Extrait de l’article du 26/10/25
Malgré tout, ils sont là, recueillis, attentifs. Après l’Évangile, pendant près d’une demi-heure à l’autel de la chaire, le cardinal Raymond Burke, répète son homélie en italien, espagnol, français et anglais : il se réjouit de célébrer selon « la forme la plus antique du rite romain » et loue le motu proprio Summorum Pontificum, de Benoît XVI qui en 2007 libéralisait la « forme extraordinaire » du rite romain en autorisant largement l’usage du missel de 1962 publié par Jean XXIII avant le concile Vatican II. Le prélat défend dans ce rite la pureté de la tradition apostolique et invite à se laisser inspirer par sa « beauté » dans la vie quotidienne.
L’ancien préfet du tribunal suprême de la Signature apostolique passe en revanche sous silence le motu proprio Traditionis custodes du pape François, qui a abrogé Summorum Pontificum en 2021. Le texte, restreignant la possibilité de célébrer selon l’ancien rite, avait provoqué la colère et le ressentiment des adeptes de cette liturgie.
Pour beaucoup, la possibilité de revenir sous les ors de la basilique vaticane est vue comme une main tendue par Léon XIV en ce début de pontificat. L’enjeu est pris sérieusement au Vatican, puisque le directeur éditorial de Vatican News s’est fendu d’un tweet, peu avant la célébration, rappelant que ce rite avait été célébré même après Traditionis Custodes, en 2021 et 2022, « avec l’accord de François ».
« J’espère que Léon XIV nous ouvrira la porte »
Au côté du cardinal Burke, c’est le cardinal albanais Ernest Simoni, qui prononce les mots d’envoi des fidèles au terme de la liturgie qui a duré plus de deux heures. Dans la foule qui s’écoule à la sortie, Elena conserve délicatement sa mantille blanche. La jeune médecin de 25 ans a fait le voyage depuis le Portugal pour participer à son deuxième pèlerinage Summorum Pontificum. « C’était important pour moi de revenir voir cette messe célébrée à cet autel », se réjouit-elle.
« J’ai découvert cette liturgie pendant la pandémie de Covid », raconte la jeune fille à Aleteia. « J’ai apprécié les temps longs de silence, le grand respect et la déférence qui s’y vivent. J’y suis allée de plus en plus souvent et puis mes parents aussi m’ont suivie et ont redécouvert la prière grâce à ce rite ».
En venant à Rome, Elena assure avoir « prié pour que le nouveau pape soit plus ouvert vis-à-vis de cette dévotion particulière ». « Léon XIV semble une figure de paix. J’espère qu’il sera un père pour nous et qu’il nous ouvrira la porte », glisse-t-elle en regrettant que « ceux qui aiment cette liturgie ont été un peu opprimés par le passé ».
