En juillet, l’Espagne refusait d’approuver le choix du pape Léon XIV concernant la nomination Mgr Piero Pioppo comme Nonce apostolique, car jugé conservateur. Mgr Pioppo a été nommé nonce aujourd’hui.
Selon plusieurs reconstitutions, le gouvernement dirigé par Pedro Sánchez n’a jamais formulé de refus formel par voie diplomatique ; il a plutôt fait connaître son opposition indirectement. Comme l’expliquent des sources à la Secrétairerie d’État, cette décision reflète un climat de tension plus large entre l’ Église catholique et les autorités politiques espagnoles. « Par dépit », ont raconté les habitants de la Troisième Loge , « ils ont signalé qu’ils ne voulaient pas de ce nom – non pas une réponse formelle, mais un veto de fait destiné à retarder la nomination et à manifester leur mécontentement face aux positions des évêques espagnols. » La publication de l’information a accru la pression sur Madrid, qui a ensuite assoupli sa position, évoquant des délais procéduraux et niant un refus réel – des retards qui semblaient néanmoins disproportionnés. « Cette divulgation publique », indique une note de la Curie, « s’est avérée un levier efficace pour accélérer la décision. L’information a été relayée dans toute l’Espagne, le gouvernement s’est empressé de la démentir et a finalement donné son accord . »
Avec cette nomination, le prélat originaire de Savone Piero Pioppo revient en Europe après des années passées dans des postes délicats à travers l’Asie. Né à Savone le 29 septembre 1960 et ordonné prêtre en 1985, il est diplômé en théologie dogmatique. Il entre au service diplomatique du Saint-Siège en 1993 , avec des missions en Corée, au Chili et à la Secrétairerie d’État. Proche du cardinal Angelo Sodano, il est prélat de l’IOR (2006-2010), un rôle qui le place au centre de nombreuses histoires liées aux finances du Vatican. En 2010, Benoît XVI le nomme nonce apostolique au Cameroun et en Guinée équatoriale ; depuis 2017 , sous le pape François, il est nonce en Indonésie et représentant auprès de l’ASEAN. En Asie, il s’est également distingué par des initiatives en matière de protection de l’environnement et de coopération internationale.
La nomination de Pioppo n’est pas seulement la prochaine étape dans la carrière d’un archevêque expérimenté ; elle envoie également un signal – une tentative de faire revivre « l’école ligurienne » qui avait autrefois pesé dans la dynamique curiale et qui était tombée en disgrâce sous François. L’Espagne – scène de tensions complexes entre le gouvernement et l’Église – reste ainsi un point de vue privilégié pour lire l’évolution des relations entre la diplomatie vaticane et la politique européenne.