Vendredi 20 juin au matin, le pape Léon XIV a rencontré les représentants sortants des évêques de France, à Rome, dans le cadre de leur visite annuelle. L’archevêque de Reims Mgr Éric de Moulins-Beaufort et ses adjoints ont présenté (déposé ?) leur bilan au pape après six années passées à la tête de la Conférence des évêques de France (CEF).
Le président de la CEF a listé au pape les grandes priorités de l’épiscopat français : catéchuménat, traditionalistes, écologie, relations avec l’État… Le communiqué de la CEF parle des « traditionnalistes », preuve par l’orthographe que l’épiscopat ne maîtrise pas ce sujet…
Selon ce communiqué de la CEF, « le pape s’est particulièrement attardé sur trois thèmes : l’essor du nombre de catéchumènes en France, la crise écologique dans la lumière de Laudato si’, et les tensions internationales ». « Il a été très à l’écoute et a posé plusieurs questions sur l’intérêt des jeunes Français pour l’écologie », insiste le secrétaire général de la CEF Hugues de Woillemont, qui doit devenir en septembre 2025 directeur de l’Œuvre d’Orient.
« On sent que le pape Léon XIV a une culture de la situation en France », a dit le vice-président de la CEF Mgr Vincent Jordy.
Durant leur séjour romain, les évêques ont également rencontré plusieurs responsables de dicastères, notamment ceux du culte divin, du dialogue interreligieux et des laïcs. Au sein de ce dernier, les échanges ont porté entre autres sur le débat en cours en France autour de l’aide à mourir. S’exprimant sur le projet de loi français sur l’aide à mourir, récemment adopté en première lecture à l’Assemblée nationale, Mgr Gallagher a rappelé la position du Saint-Siège : « Accompagner la vie jusqu’à ses frontières naturelles, notamment par le développement des soins palliatifs ». Il a dénoncé une « culture de mort » et souligné l’importance de défendre « le droit de vivre de chacun, en particulier des plus fragiles », tout en appelant les chrétiens français à témoigner « avec patience et exigence », même dans une culture qu’il a décrit « en rupture » avec l’Évangile. Le diplomate a également insisté sur la nécessité de préserver les lieux de culte, et notamment les églises des petites communes, qualifiées de « patrimoine culturel, spirituel et architectural » de la nation. Appelant à une mobilisation, pour elles, aussi forte que pour reconstruire Notre-Dame de Paris, il a salué le projet annoncé en mars de créer une « instance de coordination interministérielle sur le patrimoine religieux » en France, censé favoriser leur entretien via de nouveaux financements.