Mgr Wintzer publie dans La Croix une tribune contestable. Il n’approuve pas du tout la loi. Selon l’archevêque de Sens, ce n’est pas cette loi qui est morale, mais ses défenseurs qui ne sont pas « sans morale ». Il déclare :
« Beaucoup de chrétiens ont pris acte de la fin de la chrétienté. Ils savent que les choix moraux, inspirés de la foi, tout particulièrement ceux qui concernent la vie, ne sont plus partagés par le plus grand nombre et ne guident plus le législateur, jusqu’à ce que les mêmes mots – tel celui de fraternité – ne soient pas entendus de manière identique. Ceci confère aux chrétiens un statut de minorité, avec les chances et les risques de cette situation, comme la propension à développer des attitudes victimaires, voire à tenter d’imposer leurs lois à tous. »
En son 100e anniversaire, l’encyclique Quas primas est dont mise à la poubelle. Mais aussi, l’interdiction de l’euthanasie n’est pas le monopole du christianisme. Le texte de référence des médecins n’est pas le Décalogue ni l’Evangile mais le Serment du païen Hippocrate. Les médecins sont majoritairement contre la loi sur l’aide à mourir.
Le discours de l’évêque de Sens est dangereux : si la morale chrétienne n’est pas compréhensible par les non-chrétiens, si l’intelligence de l’homme est incapable de comprendre que l’on ne doit pas se débarrasser d’un faible, alors il n’y a plus de loi naturelle, la morale chrétienne est coupée de la réalité et qu’elle est réservée à une élite, initiée, voire gnostique !
Quelle erreur de la part d’un évêque ! Défendre la vie est une idée accessible à tous. Tous les jours des médecins, des pompiers, des policiers, des personnes viennent au secours de personnes qui tentent de se suicider. Sauver une vie n’est pas une question religieuse.
Comme évêque il aurait pu déclarer que les promoteurs de l’euthanasie sont excommuniés et qu’ils n’auront donc ni communion, ni obsèques religieuses. Mais bon…