Le 25 mars, fête de l’Annonciation, se déroulait à l’Hôtel de Matignon « l’instance annuelle de dialogue » entre le gouvernement et l’Eglise catholique de France. Un organe instauré en 2002 afin d’aborder des questions institutionnelles d’intérêt commun ainsi que des sujets d’actualité marquants. La CEF n’a pas communiqué sur ce sujet.
Autour de la table, du côté du gouvernement, le premier ministre François Bayrou était entouré de Bruno Retailleau (Intérieur et Cultes), Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités et Familles) et Rachida Dati (Culture).
Côté catholique se trouvaient Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims – encore président de la Conférence des évêques de France – ses deux vice-présidents, Mgr Dominique Blanchet (évêque de Créteil) et Mgr Vincent Jordy (archevêque de Tours), ainsi que Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris.
Au programme, la « laïcité ». 2025 marque le 120e anniversaire de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, promulguée en 1905. Les représentants de la CEF ont cru bon de réaffirmer leur attachement au principe de laïcité, tout en soulignant certaines « dérives » perçues ces dernières années. Mgr Jordy a notamment pointé du doigt un « glissement » dans l’application de la laïcité, particulièrement depuis l’adoption de la loi confortant le respect des principes de la République (CRPR), surnommée « loi séparatisme », en 2021. Selon lui, cette législation a rendu plus complexe la présence des aumôneries dans des lieux publics comme les hôpitaux et les universités, rendant leur fonctionnement plus difficile.
Le deuxième sujet a été la gestion du patrimoine religieux : les prélats ont interrogé le gouvernement sur l’utilisation des édifices religieux désertés par les fidèles pour des activités dépassant le cadre strictement cultuel, comme l’organisation de concerts ou d’expositions. La discussion a également porté sur les moyens financiers nécessaires à l’entretien de ce patrimoine. Le gouvernement a annoncé la création d’une instance de coordination interministérielle sur le patrimoine religieux, qui aura pour mission de définir, en partenariat avec les cultes, de nouveaux leviers de financement, notamment via le développement du tourisme cultuel. Rachida Dati a annoncé une augmentation du nombre d’architectes des bâtiments de France, un renfort destiné à accompagner les projets de conservation.
Troisième axe de la rencontre : la démographie et la baisse alarmante de la natalité en France. Selon un rapport de l’Insee de janvier 2025, le pays a enregistré en 2024 son plus faible niveau de naissances depuis 1945, une statistique qui inquiète tant le gouvernement que l’Eglise. Les évêques français ont eu cette occasion pour évoquer les dispositifs susceptibles d’améliorer les conditions matérielles des familles, un levier jugé crucial pour encourager la natalité.
La question de l’euthanasie ne figurait pas à l’ordre du jour mais a été abordée. « Il a été rappelé notre attachement à la vie, à l’accompagnement de la vie et la satisfaction qui était la nôtre qu’il y ait désormais deux propositions de loi concernant la fin de vie, avec notre soutien pour la première, sur les soins palliatifs », a expliqué Mgr Jordy dans des propos rapportés par La Croix.
Visiblement il n’a pas été question de l’école catholique sous contrat. Peut-être parce qu’elle n’est plus catholique ?