Le déficit financier avoisinait les 78 millions en 2022. En 2023, 83,5 millions d’euros manquaient pour boucler le budget. Il était de près de 70 millions en 2024.
Le budget 2025, présenté par le secrétariat pour l’Économie, avait été retoqué fin décembre par la commission des cardinaux en charge de la surveillance des comptes, présidée par le cardinal allemand Reinhard Marx, archevêque de Munich. Un compromis avait été trouvé : les chiffres du budget prévisionnel de 2024 étaient reconduits à condition que Maximino Caballero Ledo, préfet du secrétariat pour l’Économie du Saint-Siège revoie sa copie avant le 30 mars. Ce laïc espagnol de 65 ans, considéré comme proche de l’Opus Dei, l’a corrigée à la baisse. Le budget 2025 du Vatican a été adopté mardi 17 mars.
Le déficit représente environ 7 % du budget de l’ordre de 1,2 milliard d’euros actuellement :
- dépenses de personnel : 515 millions,
- coûts de structure et de fonctionnement : 532 millions,
- donations extérieures pour des œuvres de charité : autour des 120 millions d’euros.
Les revenus proviennent en partie des dons, environ 240 millions annuels, en baisse constante, du patrimoine immobilier locatif, pour 85 millions, et de revenus divers, pour 140 millions. Le « denier de Saint-Pierre », alimenté une fois par an par une quête mondiale aurait chuté « de moitié depuis une dizaine d’années », se stabilisant à une moyenne de 45 millions de 2021 à 2023.
Pire, le fonds de pension de retraite des personnels du Vatican concerne 5000 personnes et se trouve en déficit de 350 millions à… 1 milliard d’euros selon les hypothèses. François a viré au mois de novembre l’ensemble du conseil d’administration, composé en partie de professionnels. Ce dossier a été pris en main par le Cardinal Kevin Farrell et le secrétariat pour l’Économie. Mais François a rejeté les propositions de cette instance. Le 11 février – trois jours avant son entrée à l’hôpital –, le pape a créé une « commission de donations pour le Saint-Siège » de façon à « inciter les donations par des campagnes appropriées auprès des fidèles, des conférences épiscopales et des bienfaiteurs potentiels » et à « repérer les financements de donateurs volontaires » .