Discours du pape aux obstétriciens, gynécologues des provinces italiennes de Catanzaro, Cosenza, Crotone et Vibo Valenti, le 6 février :
Je suis particulièrement heureux de vous accueillir, sages-femmes, gynécologues et professionnels de la santé de Calabre. Votre profession est très belle, elle est une vocation et un hymne à la vie, d’autant plus important en ce moment historique. En effet, en Italie, mais aussi dans d’autres pays, il semble que nous ayons perdu l’enthousiasme pour la maternité et la paternité ; nous les considérons comme une source de difficultés et de problèmes, plutôt que comme l’ouverture d’un nouvel horizon de créativité et de bonheur. Et cela – nous le savons – dépend beaucoup du contexte social et culturel. C’est pourquoi vous, en tant qu’Ordre professionnel, vous vous êtes donnés un objectif programmatique : inverser la tendance à la dénatalité. Bravo ! Je vous félicite. Je voudrais maintenant réfléchir avec vous sur trois domaines complémentaires et interdépendants de votre vie et de votre mission : le professionnalisme, la sensibilité humaine et, pour ceux qui croient, la prière.
En premier lieu, le professionnalisme. La continuelle amélioration des compétences fait partie non seulement de votre code déontologique, mais aussi d’un chemin de sainteté laïque. La compétence est l’instrument qui vous permet d’exercer au mieux la charité qui vous est confiée, tant dans l’accompagnement ordinaire des futures mamans que dans la gestion de situations critiques et douloureuses. Dans tous ces cas, la présence de professionnels bien préparés, apporte de la sérénité et, dans les situations les plus graves, peut sauver la vie.
Ensuite, comme deuxième domaine sur lequel réfléchir, la sensibilité humaine. À un moment crucial de l’existence, comme la naissance d’un fils ou d’une fille, on peut se sentir vulnérables, fragiles, et donc avoir davantage besoin de proximité, de tendresse, de chaleur. Il est si bon, dans ces circonstances, d’avoir à ses côtés des personnes sensibles et délicates. Je vous recommande par conséquent de cultiver, outre les compétences professionnelles, un grand sens de l’humanité, qui confirme « dans l’âme des parents le désir et la joie pour la vie nouvelle, issue de leur amour ».
Et nous arrivons au troisième point : la prière. C’est une médecine cachée mais efficace à disposition de celui qui croit, parce qu’elle soigne l’âme. Parfois, il sera possible de la partager avec les patients ; dans d’autres circonstances, elle sera offerte à Dieu avec discrétion et humilité, dans son propre cœur, en respectant la foi et le cheminement de chacun. Mais toujours, par la prière, vous contribuerez à renforcer cette « admirable collaboration entre les parents, la nature et Dieu, d’où naît un nouvel être humain à l’image et à la ressemblance du Créateur », comme l’a dit le Vénérable Pie XII (Discours à l’Union catholique italienne des sages-femmes, 29 octobre 1951). Je vous encourage donc à ressentir combien envers les mères, les pères et les enfants que Dieu place sur votre chemin, la responsabilité de prier pour eux aussi, en particulier dans la Sainte Messe, l’Adoration eucharistique et la prière simple et quotidienne.
Chers amis, merci pour tout le bien que vous faites chaque jour ! Continuez à remplir votre mission avec enthousiasme et générosité. Je vous bénis, ainsi que votre travail et vos familles.