Le 2 janvier dernier, le Pape a adressé une lettre à Dom Geoffroy Kemlin, père abbé de l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes et président de la Congrégation de Solesmes, à l’occasion du 150e anniversaire de la mort de Dom Guéranger (30 janvier 1875). Un procès de canonisation a été ouvert par l’Eglise en 2022.
Alors que vous célébrez cette année le 150e anniversaire de la mort de votre fondateur, Dom Prosper Guéranger, je suis heureux de m’unir à votre action de grâce. Je souhaite exprimer mes encouragements et mon affectueuse proximité à celles et ceux qui ont engagé leur vie dans le sillage de ce serviteur de l’Église ou bien qui œuvrent pour faire connaître sa vie et son œuvre. […]
En évoquant Dom Guéranger, mes prédécesseurs ont souligné les diverses expressions de son charisme reçu pour l’édification de toute l’Église : son rôle de restaurateur de la vie monastique bénédictine en France, sa science liturgique mise au service du peuple de Dieu, sa piété ardente envers le Sacré-Coeur de Jésus et la Vierge Marie, ses travaux en faveur de la définition du dogme de l’Immaculée Conception et de celui de l’infaillibilité pontificale, ses écrits pour défendre la liberté de l’Église. Je voudrais, à mon tour, souligner deux aspect de ce charisme qui correspondent à deux besoins actuels de l’Église : la fidélité au Saint-Siège et au Successeur de Pierre, en particulier dans le domaine de la liturgie, et la paternité spirituelle. […]
Dom Guéranger fut assurément l’un des premiers artisans du Mouvement liturgique dont un beau fruit sera la Constitution Sacrosanctum Concilium du Concile Vatican II. La redécouverte historique, théologique et ecclésiologique de la liturgie, comme langage de l’Église et expression de sa foi, a été au cœur de son labeur, d’abord en tant que prêtre diocésain puis comme moine bénédictin. Cette redécouverte inspira en particulier ses publications en faveur du retour des diocèses de France à l’unité de la liturgie romaine.
Rappelons que les abbayes de la Congrégation célèbrent la messe selon les livres liturgiques de 1969 en latin, sauf les abbayes issues de l’abbaye Notre-Dame de Fontgombault qui ont repris la messe traditionnelle à la faveur du Motu Proprio de 1984 (Abbaye Notre-Dame de Fontgombault est ses abbayes “filles” : abbaye Notre-Dame de Randol, abbé Notre-Dame de Triors, abbaye Notre-Dame de Donezan, abbaye Notre-Dame de Clear Creek (USA) , abbaye Saint-Paul de Wisques)