Le président de l’association des Amis de l’église de Saint-Guen, à Vannes, a déposé plainte pour captation d’héritage contre l’évêque, Mgr Centène ; l’économe diocésain, Antoine Brard ; un notaire de Ploemeur aujourd’hui en retraite, Me Anne-Yvonne Synvet, et l’exécuteur testamentaire, l’abbé Jean-Pierre Penhouet.
Un prêtre avait légué ses biens pour qu’une association assure l’entretien d’une église de Vannes. Mais l’évêché n’a pas informé l’association de ce legs et la somme aurait été utilisée à d’autres fins.
Ce procès va avoir lieu le jeudi 9 janvier 2025, devant le tribunal judiciaire de Vannes. Ce procès trouve son origine dans la découverte du testament qu’avait laissé un religieux, un an avant son décès, à 94 ans, survenu le 16 septembre 2016. Comme l’expliquent les responsables de l’association,
« c’est de façon fortuite, par des voisins de cette église, que nous avons eu connaissance de ce testament car ni l’exécuteur testamentaire, ni l’évêque du diocèse, ni son économe ne nous ont informés spontanément de l’affectation de ce legs dont nous étions bénéficiaires. Et la notaire du diocèse s’est retranchée derrière le secret professionnel. Ce n’est qu’en juin 2018, soit un an et demi après l’ouverture de la succession, que celle-ci nous a donné connaissance de la teneur du testament, contrainte après une décision de justice en référé. »
Une plainte pour abus de confiance avait été déposée mais elle avait été classée sans suite, en novembre 2020, par le parquet de Lorient. Néanmoins, l’officier de police judiciaire ayant enquêté avait précisé que
« l’exploitation du compte bancaire du diocèse permet de constater que les fonds qui y ont été virés, provenant de la vente de la maison du père Le Pipe, ont été, par la suite, transférés vers d’autres comptes bancaires de l’évêché, permettant notamment le règlement de salaires ».
Ainsi, sur les 200 000 euros versés pour le diocèse, celui-ci en a viré 20 946 à un organisme de formation professionnelle et 120 000 à une caisse d’entraide.
« En quoi ces destinations ont-elles respecté la volonté du défunt, qui avait demandé que son héritage soit versé à notre association pour assurer l’entretien de l’église qu’il avait fait construire avec mon père ? », s’interroge Grégoire Maisonneuve, fils de l’architecte de l’église. Désormais, avec les intérêts compris, c’est la somme de 303 513 euros que réclame l’association.
L’’évêque a répondu, via son service de communication :
« Il s’agit d’une affaire ancienne, d’ordre privé, déjà classée sans suite par la justice et sans élément nouveau. Le diocèse de Vannes est donc dans l’attente des conclusions des débats à l’issue de l’audience annoncée ».