Le 22 novembre, une table ronde intitulée « Droit canonique interculturel » était organisée par la revue Nomok@non, un webjournal sur la religion et le droit basé dans l’université Ludwig-Maximilian de Munich. Lors de ce forum, deux « experts », les professeurs Matthias Pulte, de l’Université Johannis-Gutenberg de Mayence et Nike Ongono, de l’Université Ludwig-Maximilian de Munich, d’origine centrafricaine ont discuté de la valeur du droit canon actuel.
Le point central visé est le fait que ce droit canonique est très lié, voire imbriqué dans la culture européenne, puisqu’il dérive du droit romain et du droit germanique. Ce qui pose un problème d’universalisme alors que l’Eglise est maintenant répandue sur les cinq continents, dans des conditions de cultures très diverses.
Après avoir rappelé la valeur et le sens de la famille dans l’ecclésiologie africaine, et son rôle central, le Pr Nike Ongono s’est penché sur le fait que la polygamie – le fait qu’un homme ait plusieurs femmes – « faisait partie de la culture en Afrique de l’Ouest et du Centre », une forme qui n’est pas reconnue par le droit canon.
Mais alors que l’autre débateur, le Pr Pulte, ne voyait aucune marge de manœuvre dans cette situation, Nike Ongono a insisté sur le fait que la polygamie était une réalité et a appelé au développement de solutions pastoralement adaptées. Ce qui a, malgré tout, engendré une certaine contestation.
Mais il a finalement été admis que « l’Eglise vient apporter le Christ, non pas une culture ou une ethnie ». Et que « les Européens doivent d’abord se rendre compte à quel point la forme actuelle du droit canon et de la théologie est étroitement liée à leur propre culture ». Et qu’il convient donc de l’adapter dans les divers lieux pour qu’il reflète la culture où l’Eglise s’est implantée.
Pourtant, la question discutée a été tranchée par Notre Seigneur Jésus-Christ alors qu’il vivait au sein d’une société sémite – et non romaine ou germanique – pour abroger une forme de polygamie, un abus contraire à l’institution divine du mariage.